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361. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Méchant cœur, l’amour est long, la nuit est brève !  […] La jeunesse même misérable s’obstine à l’amour, à la joie, à l’idéal. […] Il vit dans la rêverie éternelle de la beauté et de l’amour. […] Rêvant d’amour tout bas sous les cieux étouffants ! […] Rien de plus varié, ni de plus singulièrement coloré que ce voyage d’amour.

362. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Appendice. »

Gérusez comme une pièce authentique, omise à dessein par Vignon, dans un sentiment de patriotisme exagéré ; la voici « Où me cacher, sans que Amour ne voye ? Larron d’Amour, qui ha mon cueur en proye, Et comme oyseau l’ha prins à la pipée. […] Amour au berceau m’ha faict sienne Comme jadis Sappho, la Lesbienne. Ce fol Amour, archier de grant renom, M’ha dans les camps de Mars, son compaignon Faict enrober, moi gentille fillette De seize hyvers, et m’ha donné sajette De son carquois, et m’ha dict : « Belle amie, Avec ce fer frape et n’espargne mie Gents cavaliers ; cil que tu frapera, Tant dur qu’il soit, je dys qu’il t’aimera. » — Ainsi ha dict et juré sur sa foy ; Mais n’ha pas dict « Il n’aimera que toi ! 

363. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

Tout s’en va, mon cher ange, avec le flot des jours : L’homme voit au tombeau descendre ses amours     Et ses espoirs les plus superbes. […] Toute bouche pour moi n’avait que miel d’amour,     Que caressantes gronderies. […] Morvonnais consente à faire entrer l’art pour quelque chose dans ses préoccupations solitaires ; qu’en étudiant les Lakistes avec amour, il ne se borne pas à eux et ne s’y oublie pas jusqu’à laisser tout rivage. […] Stanislas Cavalier C’est le début d’une jeune âme qui obéit à sa sensibilité, à son amour de la nature, à ses rêves d’avenir.

364. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

Que deviendrait l’amour dans une société où la femme ordonnerait au lieu de persuader, et punirait au lieu de plaindre ? […] Écrira-t-elle sur l’amour ? […] La postérité a entendu battre leur cœur de femme et a pénétré malgré elles dans ce secret de leur génie qui n’était, comme il sied à des femmes, que le génie de leur amour. […] On ne sort pas impunément de sa nature : ce qu’on gagne en gloire on le perd en amour. […] Depuis l’affreuse époque de la mort du roi, la reine a donné, s’il était possible, de nouvelles preuves d’amour à ses enfants.

365. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 98

Il est aisé de voir que ce n’est pas le désir de la célébrité qui lui a fait prendre la plume contre les Philosophes ; c’est l’amour de la Religion qu’ils s’efforcent d’anéantir, l’amour des mœurs qu’ils corrompent, l’amour de l’humanité entiere qu’ils affligent par leurs systêmes également absurdes & désolans.

366. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Ce qui, chez l’un, découle d’un amour savant et puissant de la forme est produit, chez l’autre, par l’intensité et par la spontanéité de la passion. […] Théophile Gautier Ce poète, que l’on cherche à faire passer pour une nature satanique, éprise du mal et de la dépravation (littérairement, bien entendu), avait l’amour et l’admiration au plus haut degré. […] Pour ta haine des Dieux, ton amour des maudits, Et ta grande pitié pour les femmes damnées ! […] Tu les ornas de ton orgueil, toi, le hanté De vice et de terreur, d’amour et de prière, Et les vêtis soudain d’une telle lumière, Qu’elles furent la Vie et ton Éternité. […] Dirai-je ton séjour sous les cieux exotiques, Ton amour pour l’étrange, le rare et le beau, Tes maîtresses plus parées que des idoles antiques, Ta pensée plus choisie que le chant des oiseaux, Plus profonde que la mer et que les tombeaux, Plus haute que les colonnades et les portiques… Dirai-je tes amours, tes cris et tes blasphèmes, Tes appels au dieu noir, ta recherche des poisons, La sauge et la ciguë tressées pour tes diadèmes.

367. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Aussi, mécontent et famélique, il conclut, derrière la jupe de madame Campan, dont il grignote encore ce bout de fausse guipure : « qu’il n’y eut dans l’entrée de Madame Louise aux Carmélites, ni piété, ni appel d’en haut, ni amour de Dieu !  […] … Ni piété, ni appel d’en haut, ni amour de Dieu ! […] Bonhomme va vous le dire, avec madame Campan, son autorité : Il y avait « l’amour des grandes choses ». Mais quelle grande chose y a-t-il dans l’action de se faire religieuse, quand il n’y a ni amour de Dieu, ni appel d’en haut, ni piété ? […] Même le feu du ciel de l’amour de Dieu, ne put pas absorber cette flamme de l’esprit dans sa flamme !

368. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Un roman aussi étonnant que son titre, dans lequel le bout de l’oreille du diplomate qui n’est pas un âne perce sous la peau du romancier qui n’est pas un lion, car nous y avons une petite cour d’Allemagne et l’histoire de cœur d’un souverain qui abdique, non par amour de son peuple, mais par amour d’une petite personne de sa cour, absolument comme il le ferait dans un opéra-comique de M. de Saint-Georges. […] la chèvre et la tigresse s’apprivoisent, la femme fausse devient vraie, la comédienne devient public, l’insensible imperméable à l’amour (c’était si joli et si atroce !) […] — finissent délicieusement par des mariages d’amour, comme dans les Contes de fées, et ils poussent le bonheur jusqu’à n’avoir pas beaucoup d’enfants, car Jean-Théodore, qui a abdiqué par amour, n’en a qu’un. […] Dans le monde trop rare qu’on a inventé, dans cette bergerie céleste où du moins on voudrait un loup, on introduit les deux choses les plus rares, et qu’on voit le moins présentement dans ce monde qu’on méprise et qu’on a raison de mépriser, — le stoïcisme, qui est le christianisme de ceux qui ne sont pas chrétiens, et l’amour, qui n’existe plus que de nom dans une société athée à tout, jusqu’à l’amour !

369. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Mais cet amour du cavalier pour son cheval peut être profond. […] Il a été le grand amour de millions et de millions d’hommes. […] Il nous affirme que leur amour est plus épuré. […] L’amour de Faustus et de Stella, c’est bien encore, au fond, l’amour des pastorales et des idylles. […] Sully-Prudhomme lui-même appelle ailleurs « le meilleur moment des amours ».

370. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Ne croyez point, d’ailleurs que l’amour paternel inspire le notaire. […] On est certain que le colonel n’épousera jamais cette femme sans cœur et sans âme ; sa rivalité cesse avec son amour. […] Madame Guérin qui sait l’amour de Louis, vient timidement, à son insu, intercéder pour lui auprès de la veuve. […] Le malheur ne serait pas grand ; on ne s’intéresse guère à ces amours transies qu’on n’a vus ni se former ni grandir. […] Son amour est puni, le crime est confondu.

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