Ces quatre découvertes, sçavoir, la connoissance de la pesanteur de l’air, la boussole, l’imprimerie et les lunettes d’approche sont dûës à l’expérience et au hazard. […] La derniere des découvertes qui ont tant contribué à enrichir les sciences naturelles, est celle de la pesanteur de l’air. […] Personne ne s’avisoit d’expliquer encore ces expériences par la pesanteur de l’air. […] Les expériences en ont donné fortuitement la connoissance aux philosophes, et même ils avoient si peu imaginé que l’air fut pesant, que, pour ainsi dire, ils ont manié long-temps la pesanteur de l’air sans la comprendre. […] Les rarefactions de l’air, ont donné encore des vûës sur les rarefactions des autres liquides.
le doute, cette nuit qui n’est pas dans l’air, mais dans l’œil ! […] Milton est le poète de l’air ; il y plonge avec sa pensée d’aveugle comme l’oiseau qui ne craint pas de briser son aile aux parois de l’éther. […] Le mouvement, dans une certaine proportion, est aussi nécessaire à l’intelligence que l’air. […] Son comptoir, fermé au grand air, s’est peuplé de visions. […] Non, ce n’est plus en lui l’homme de ses habits, C’est l’homme de l’air vierge et de tous les pays.
Un parfum éthéré embaume l’air ; partout des fleurs, des grappes mûrissantes, des corymbes vermeils, une atmosphère tiède et enivrante. […] La venaison et les pommes de terre avaient un air bien tentant, et j’étais dans une position à trouver excellent un ordinaire beaucoup moins savoureux. […] Instinctivement je fis un bond de côté ; mais en regardant en l’air, quel ne fut pas mon étonnement de le voir debout et aussi ferme que jamais. […] Mai cependant était de retour, et son souffle printanier nous ramenait le peuple vagabond des airs. […] À mesure qu’un débris de l’arbre vole dans l’air, sous le bec de l’un d’eux, l’autre le félicite par un petit cri aigu, écho de sa joie.
.… relativement à Théodore, dit Arcadi Pavlitch, à demi-voix et d’un air parfaitement dégagé. […] — et il cracha par terre d’un air décidé. […] L’air est tellement embaumé que vous en éprouvez une sorte de vertige. […] Est-ce la chaleur qui épaissit l’air, ou bien un orage qui se prépare ? […] comme l’air est frais et limpide !
Une femme qui assiste au jugement de Suzanne, et qu’on ne reconnoît point à son air de tête ou à ses traits pour être la soeur ou la mere de Suzanne, ne doit pas montrer le même degré d’affliction qu’une parente. […] Enfin la vrai-semblance poëtique demande que le peintre donne à ses personnages leur air de tête connu, soit que cet air de tête nous ait été transmis par des médailles, des statuës ou par des portraits, soit qu’une tradition dont on ne connoît pas la source nous l’ait conservé, soit même qu’il soit imaginé. Quoique nous ne sçachions pas bien certainement comment saint Pierre étoit fait, néanmoins les peintres et les sculpteurs sont tombez d’accord par une convention tacite de le répresenter avec un certain air de tête et une certaine taille qui sont devenus propres à ce saint. […] Nous voïons par les épitres de Sidonius Apollinaris que les philosophes illustres de l’antiquité avoient aussi chacun son air de tête, sa figure et son geste qui lui étoient propres en peinture.
Sur le devant, à terre, dans l’espace vide que laissent les figures, proche des pieds de la mère, une poule qui conduit ses poussins auxquels la petite fille jette du pain ; une terrine pleine d’eau, et sur le bord de la terrine, un poussin, le bec en l’air, pour laisser descendre dans son jabot l’eau qu’il a bue. […] Il a bien l’air un peu matois et chicanier, comme il convient à un paysan de sa profession. […] Il a un air de bonhomie qui plaît. […] La tête du père qui paye la dot est celle du père qui lit l’Ecriture sainte à ses enfants, et je crois aussi celle du paralytique, ou du moins ce sont trois frères avec un grand air de famille. […] Si c’est un enfant de la maison, pourquoi cet air ignoble, pourquoi ce négligé ?
À ces mots, il s’approcha, avec un geste désespéré et pitoyable, les bras en l’air, de l’entaille déjà profonde de l’arbre, et, tout pâle de douleur, il pleura un moment en silence comme on pleure sur la blessure d’un homme mourant d’un coup de feu. […] m’écriai-je, en même temps que sa tante Magdalena levait les bras en l’air pour s’étonner et se désespérer. […] à ce que j’allais faire, toute seule ainsi et toute perdue, dans les rues de la grande ville, d’où j’entendais déjà les cloches et les bruits formidables monter dans l’air avec le soleil du matin. […] disaient-ils, ça donne envie de pleurer au commencement, et ça fait presque rire à la fin ; c’est un air d’enfants qui ne peuvent pas tenir leur sérieux jusqu’au bout, mais dont le sourire se mêle aux larmes comme le rayon de soleil à la pluie du matin. […] Si j’étais la Madone, pensais-je tout en jouant, il me semble que je serais flattée et attendrie par un air.
Un air nouveau moins froid vous souffle aux joues ; le ciel change et le sol aussi. […] Plus de grandeur ni de puissance ; l’air sauvage ou triste s’efface ; la monotonie et la poésie s’en vont ; la variété et la gaieté commencent. […] Tout y semblait maniable et civilisé ; tout y était sur un petit modèle, en proportions commodes, avec un air de finesse et d’agrément. […] Imaginez le paysan qui vit toute la journée en plein air, qui n’est point, comme nous, séparé de la nature par l’artifice des inventions protectrices et par la préoccupation des idées ou des visites. […] Le profond rajeunissement des êtres, l’air tiède du printemps qui renouvelle et ébranle toutes les vies, ne leur suggère qu’un couplet gracieux ; ils remarquent en passant que « déjà est passé l’hiver, que l’aubépine fleurit et que la rose s’épanouit » ; puis ils vont à leurs affaires.
Le chevalier de Méré a été, à son heure, un maître de bel air et d’agrément, et il a laissé des traités. […] On confond quelquefois le bon air avec l’agrément ; il y a pourtant beaucoup de différence. « Le bon air, dit le chevalier, se montre d’abord, il est plus régulier et plus dans l’ordre. […] Le bon air donne plus d’admiration, et l’agrément plus d’amour. […] Cela est encore vrai, même des modernes ; les vrais épicuriens, ceux qui sont allés une fois au fond, m’ont bien l’air de vivre tels jusqu’au bout et de mourir tels, sauf les convenances. […] Le chevalier vieillissant, avec ses airs solennels, n’est plus qu’une ruine, le monument singulier d’une vieille mode, un de ces originaux qu’il aurait fallu voir poser devant La Bruyère.
Par quel divin mécanisme, moitié sensuel, moitié intellectuel, une légère commotion de l’air devient-elle un son, comme si l’air était un cristal sonore, frappé à une de ses extrémités par la voix ou par l’instrument à corde, et répercutant jusqu’à l’infini l’écho du doigt qui l’a frappé ? […] Comment enfin notre âme immatérielle est-elle remuée par cette commotion purement matérielle de l’air ? Comment l’artiste communique-t-il à cet air immobile et muet les idées, les sentiments, les passions de son âme en langage de son, et comment cet air immobile et mort tout à l’heure communique-t-il à son tour à notre âme les idées, les sentiments, les passions du musicien ? […] « La foule remplit l’air de ses acclamations. […] « J’ai reçu votre lettre du 7 et l’air français qu’elle contenait.