On dit qu’il y a des couleurs amies et des couleurs ennemies ; et l’on a raison si l’on entend qu’il y en a qui s’allient si difficilement, qui tranchent tellement les unes à côté des autres que l’air et la lumière, ces deux harmonistes universels, peuvent à peine nous en rendre le voisinage immédiat supportable.
Le préjugé des françois est en faveur des étrangers où il ne s’agit pas de cuisine et de bon air, mais celui des italiens est contraire aux ultramontains.
Ce sont enfants de frère et de sœur, avec évident air de famille.
Eh bien, ce sont les souvenirs de cette lointaine et première époque de sa vie que Vaultier avait écrits avec un détachement de tout, avec une absence de prétention si rare, que cela est presque de l’originalité dans ce temps où les grenouilles de l’individualisme crèvent dans tous les livres pour se donner des airs de bœuf insupportable !
elle en a peut-être d’autant plus qu’elle tranche davantage sur notre plaisanterie française, et qu’en France on aime l’accent, le ton, l’air étranger… Acéré d’ailleurs, et acéré avant tout, aiguisé sur les quatre côtés de sa lame, dès les premiers mots qu’écrivit le talent vibrant de Rochefort, quand il débuta dans la Chronique, on reconnut le petit sifflement de l’acier ou de la cravache dans la main qui les prend et qui sait s’en servir.
Car Alexandre Dumas fils n’est, en somme (j’ai presque l’air d’écrire une naïveté), que le fils de son père.
Mais, comme les plus gracieux convolvulus peuvent jeter leurs clochettes d’argent et d’azur sur les toits de chaume ou d’argile, comme les chèvrefeuilles peuvent tordre leurs couleuvres de fleurs autour d’un tronc mort et rabougri, M. de Lavigne, avec beaucoup de goût et d’adresse, a caché les indigences de son auteur sous les élégances d’une traduction faite avec un soin plus que pieux… On le concevrait le lendemain de la tentative d’Avellaneda, quand, dans l’air qu’avaient traversé les types de Cervantes, brûlaient encore les flammes de son inspiration.
Il y a dans cette œuvre quelque chose de tendre et de poignant à la fois ; dans l’air froid de cette chambre, sur ces murs froids, autour de cette froide et funèbre baignoire, une âme voltige.
Le pays où Homère chanta, où Orphée institua des mystères, où l’architecture éleva des temples dont nous allons encore admirer les ruines, où le ciseau de Phidias semblait faire descendre la divinité sur le marbre ; ce pays où l’air, la terre et les eaux avaient, aux yeux des habitants, quelque chose de divin, et où chaque loi de la nature était représentée par une divinité, dut produire un grand nombre d’hymnes en l’honneur des dieux qu’on adorait ; mais la plupart de ces hymnes furent défigurées par des fables et des contes de fées, faites pour les poètes et les peintres : elles amusaient le peuple et révoltaient les sages.
J’adore, quant à moi, cette libre allure de l’esprit qui domine son sujet : par comparaison, dans l’autre école, et malgré les dons les plus magnifiques, on a toujours l’air un peu serf. […] Une fois sortie de sa torpeur, Gertrude fait des progrès rapides : « C’est tout de même ainsi, écrit le pasteur2, que la tiédeur de l’air et l’insistance du printemps triomphent peu à peu de l’hiver. […] André Gide avait au moins une notion de la lumière, puisqu’elle imaginait le chant des oiseaux comme un de ses effets, ainsi que la chaleur qui caressait ses joues, et puisqu’il lui paraissait tout naturel que l’air chaud se mît à chanter, de même que l’eau bout près du feu. […] Cela a bien l’air d’une réfutation par l’absurde. […] Sous l’air de plaisanterie et de défi, quelle juste et lucide dérision des mystagogies à la mode, de l’inconscient et de ses profondeurs ?