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30. (1903) Propos de théâtre. Première série

Elle aurait voulu pouvoir l’aimer, ce qui est aimer déjà ; mais ce qui encore est n’aimer point. […] Je vous aime ! […] Il aime Racine ; et il dit qu’il aime Racine. […] Vous aimez Néron ! […] Elle aime, et elle est esclave de celui qu’elle n’aime pas.

31. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Aimons-les. […] L’IMPUISSANCE D’AIMER ! […] Il aime aimer et il hésite : « Sitôt que je commence à aimer, je n’ai de cesse avant d’avoir si bien retourné les sentiments de l’amie et les miens que tout amour soit devenu impossible. » La définition de Tolstoï le décourage : « Aimer, c’est préférer autrui à soi-même. » Il ne s’aveuglera jamais jusque-là. […] Il aime en images. […] J’aime vraiment les gens qui aiment tout simplement.

32. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

Les critiques graves trouvent cela curieux et s’en pourlèchent… Bien avant même que la dame cosaque existât, l’homme qu’elle a aimé avec tant de furie, dit-elle, avait été aimé par des femmes non moins furieuses, qui n’étaient pas Cosaques, et l’une d’elles l’enleva, qui plus cosaque est !! […] Aime-t-on, a-t-on réellement aimé, dans ce livre de Souvenirs, qu’un critique, qui croit un peu trop vite ce qu’on dit, appelait dernièrement les indiscrétions de l’amour ? […] La dame cosaque des Souvenirs peut très bien n’avoir pas aimé son Monsieur X…, mais au ton de son livre, puisque personnellement je n’ai pas l’honneur de la connaître, je ne crois point qu’elle l’ait aimé, et je vais aller bien plus loin, je vais désespérer ses amoureux, je ne crois pas qu’elle puisse jamais aimer personne ! Ce qu’elle aime, c’est le bruit ! […] Et comme elle aime à la folie ce souffle qui est parfois le scandale et quelquefois la gloire, pur ici et là infecté !

33. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Que je l’aimerai ! […] Et il croit aimer ! […] Donc Arnolphe est souverainement ridicule d’aimer Agnès, Arsinoé d’aimer Alceste et Bélise d’aimer Clitandre. […] Or, tout à coup François aime Madeleine comme on aime une femme, et elle l’aime comme on aime un homme. […] je t’aime trop ! 

34. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il était bon, bienfaisant, il aimait à donner, et il ne voyait là qu’une qualité et un don de la nature et de Dieu : « Les hommes généreux craignent de dépenser et aiment à donner, ils se privent avec délices et se donnent (à eux-mêmes) avec chagrin. […] Dieu a fait ces machines à bienfaits ; ils obéissent à leur instinct. » Voyez comme il aime à matérialiser les choses dans l’expression ! […] s’écrie-t-il ; avec cela il est philosophe et aime l’humanité. » Il prend sans objection Le Philosophe de Sans-Souci pour ce qu’il se donne. […] Il nous dit de la sorte, d’une manière vive et qui se communique : J’ai cherché d’où j’aimais Don Quichotte et à le relire vingt fois dans ma vie, ainsi que plusieurs autres romans : c’est que j’aime les mœurs qu’ils dépeignent. […] J’aime beaucoup ce temps-là, j’aurais voulu y vivre ; j’aime les alcôves et les balustrades ; je recherche les dessins de Berain et de Mellan.

35. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Cécile s’aperçoit bientôt que son mari ne l’aime pas et, dans une heure de folie, se livre au premier fat qui lui fait la cour. […] Quand elles ont rencontré l’homme qu’elles doivent aimer, elles passent, généralement par trois phases principales. […] et s’en vient mourir chez celui qu’elle aime  Julia de Trécœur aime le second mari de sa mère. […] Et, comme elles aiment, nous les aimons, même folles, même criminelles, et cela est terrible. […] C’est étonnant comme certains salons me font aimer le coron de Germinal.

36. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Aimer sans la beauté, c’est chercher à souffrir. […] On n’aime pas à voir la vieillesse s’afficher ainsi devant la jeunesse. […] Toute espérance d’ailleurs est perdue pour elle ; Raymond n’aimait que sa fortune. […] Philiberte le supplie de vivre, de l’aimer et de l’épouser. […] Frédérique parle à son tour, mais elle ne pleure plus, la brave enfant, elle ne connaît plus ce misérable, elle ne l’aime plus ; l’a-t-elle jamais aimé ?

37. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « George Sand. »

Et pourquoi ne pas se remettre à aimer George Sand ? […] On dit aussi qu’elle aimait comme un homme, sans plus de scrupules et de la même façon. […] Elle aimait donc avec emportement. Mais chaque fois elle se sentait reprise par l’impérieux devoir de sa vocation littéraire ; et ces interruptions faisaient qu’elle aimait souvent et qu’elle ne paraissait pas aimer longtemps. […] La première, je crois, elle a vraiment compris et aimé le paysan, celui qui vit loin de Paris, dans les provinces qui ont gardé l’originalité de leurs mœurs.

38. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre II. Des Orateurs. — Les Pères de l’Église. »

Toujours en action, toujours en repos, vous soutenez, vous remplissez, vous conservez l’univers ; vous aimez sans passion, vous êtes jaloux sans trouble ; vous changez vos opérations et jamais vos desseins… Mais que vous dis-je ici, ô mon Dieu ! […] » Mais mon bonheur eût été d’être aimé aussi bien que d’aimer ; car on veut trouver la vie dans ce qu’on aime… Je tombai enfin dans les filets où je désirais d’être pris : Je fus aimé, et je possédai ce que j’aimais. […] Nous ne connaissons point de mot de sentiment plus délicat que celui-ci : « Mon bonheur eût été d’être aimé aussi bien que d’aimer, car on veut trouver la vie dans ce qu’on aime. » C’est encore saint Augustin qui a dit cette parole : « Une âme contemplative se fait à elle-même une solitude. » La Cité de Dieu, les épîtres et quelques traités du même Père, sont pleins de ces sortes de pensées. […] Il aime à peindre la nature et la solitude. […] Il y fait l’histoire de sa vie et de ses souffrances… Il prie, il enseigne, il explique les mystères, et donne des règles pour les mœurs… Il voulait donner à ceux qui aiment la poésie et la musique des sujets utiles pour se divertir, et ne pas laisser aux païens l’avantage de croire qu’ils fussent les seuls qui pussent réussir dans les belles-lettres191. » Enfin, celui qu’on appelait le dernier des Pères, avant que Bossuet eût paru, saint Bernard, joint à beaucoup d’esprit une grande doctrine.

39. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

aimez les infortunés ! […] Il dit: Aimez-moi, honorez-moi, croyez en moi, je suis la vérité ! […] Il ne pouvait se dissimuler qu’il aimait, et le silence, le frisson, la rougeur muette de mademoiselle de Pelleport lui disaient qu’il était aimé. […] Il fut le plus aimé et le plus heureux des maris. […] C’est par Aimé Martin et par sa femme, dont j’étais devenu l’ami, que je connus et que j’aimai M. 

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