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1711. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

Ce que j’en admire, ce sont moins encore ses scènes de passion que ses tableaux du monde interlope, d’une touche si juste et d’un ton si fin : l’impertinence de la courtisane éconduisant ses amoureux importuns, ses gaietés nerveuses, ses ironies tristes, les mépris qu’elle a d’elle-même et des autres, et ce souper d’où les réparties jaillissent, capiteuses et vives, comme la mousse des vins.

1712. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

J’admire et je plains ceux que la Providence a placés dans une si grande élévation.

1713. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Admirons la définition que donne Ulpien de l’équité civile : c’est une présomption de droit, qui n’est point connue naturellement à tous les hommes (comme l’équité naturelle), mais seulement à un petit nombre d’hommes, qui réunissant la sagesse, l’expérience et l’étude, ont appris ce qui est nécessaire au maintien de la société .

1714. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

C’est pourquoi, au jugement du christianisme primitif, résolu à lutter contre le relâchement des mœurs païennes, l’art est condamnable quand il vise à nous faire admirer la beauté : il nous détourne de notre véritable objet pour nous attacher à ce qui est périssable. […] Nous ne pouvons que tomber dans l’arbitraire et dans l’illogique : « Nous avons gâté ces sujets antiques en y mêlant des convenances modernes ; nous avons formé des débris de leurs théâtres un genre factice, faux, bizarre, que le petit nombre a admiré et auquel la multitude n’a jamais rien su comprendre91. » L’auteur d’Adélaïde Duguesclin a donc eu raison, quand il a fait émigrer la tragédie des anciens chez les modernes, des étrangers dans la nation française : Tancrède, Adélaïde, Zaïre, sont d’heureux essais, qui font de lui le continuateur de l’auteur du Cid et de Polyeucte. […] Il a peint des natures mortes, une Raie très admirée ; il a peint, comme les Hollandais, des écureuses, des pourvoyeuses ; mais il a pénétré aussi dans l’intérieur bourgeois pour nous en laisser l’image exacte, saine, et, dirons-nous volontiers, édifiante. […] Ne peut-on pas admirer une sorte de solennité dans la façon dont s’avancent, dont « incèdent » les paysans qui rapportent à leur maison un veau né dans les champs ?

1715. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Je montrerais aisément que notre Fletcher si admiré n’entendait ni l’art de bien nouer une intrigue, ni ce qu’on appelle les bienséances du théâtre. […] L’Impératrice du Maroc, par Settle, fut si admirée, que les gentilshommes et les dames de la cour l’apprirent pour la jouer à White-Hall, devant le roi.

1716. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Je l’admirai, et lui me dit : « Dieu dit à la pluie : Tombe et mouille ; et Ephrem dit : Tu ne mouilleras pas. » Mais son tour le plus fameux (et ici Kondrate éclata de rire), je vais vous le conter. […] Fédia, fit-elle, dès qu’elle aperçut Théodore, tu n’as pas vu ma famille hier soir ; admire-la maintenant.

1717. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

« Le favori du roi Gunther parla à ce prince et lui dit : « Voulez-vous que cette fête vous fasse le plus grand honneur, laissez admirer les belles jeunes filles qui font l’orgueil de la Burgondie. […] En moi s’éteindrait toute haine. » Jamais depuis guerrier ne servit mieux si belle princesse. » « Ceux qui étaient venus des pays d’autres rois, admirèrent tous Sîfrit et Kriemhilt.

1718. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

L’impertinence vaniteuse de l’administration officielle, persuadée que l’Europe l’admirait et l’enviait, rendait toute observation inutile et toute réforme impossible. […] Toutes les constitutions de la première république, hormis celle de 1793, qui ne fonctionna jamais, admirent ce principe élémentaire.

1719. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Une lettre touchante que nous trouvons à lui adressée et datée du 17 frimaire an VIII, c’est-à-dire des premiers temps de son entrée dans les bureaux, traduit mieux que nous ne saurions faire l’effusion de cœur d’un vieillard étonné et reconnaissant qui, sous le coup d’un bienfait reçu, s’en va presque admirer Fouché et appelle la police la boîte de Pandore. […] Vous voyez avec quelle confiance je vous adresse toutes ces questions ; mais j’espère que vous prenez quelque intérêt à ma reputation depuis que vous avez si efficacement contribué à l’augmenter. — Nous espérons la paix ici, et nous admirons beaucoup Bonaparte40 ; mais nous sommes un peu fâchés, nous autres protestants, de ce qu’il appelle les Anglais des hérétiques. […] Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que cette phrase sur M. de Chateaubriand, jetée dans une lettre familière et presque intime, jetée là à la fin et comme une pensée à laquelle on revient, témoigne, même sous sa réserve. un intérêt réel et senti, une préoccupation tout aimable. — Puis, quand le Génie du Christianisme parut, Mme de Staël fut à la fois surprise en un double sens, en bien et en mal ; elle y trouva plus de vigueur encore et de hautes qualités qu’elle n’avait attendu, au moins dans l’épisode de René, qu’elle admirait extrêmement ; et d’autre part, elle était fort choquée de certaines considérations qui lui paraissaient un défi porté à l’esprit du temps : « M. de Chateaubriand, disait-elle, a un chapitre intitulé Examen de la virginité sous ses rapports poétiques ; n’est-ce pas trop compter, même dans ces temps malheureux, sur le sérieux des lecteurs ? 

1720. (1927) Des romantiques à nous

J’admire ici je ne sais quelle légèreté dans l’ampleur et une puissance intellectuelle qui a l’air de n’y pas toucher. […] Souvent le maître symphoniste s’affirme dans les opéras et combien de fois ce qu’on y peut trouver à redire pour la froideur de l’expression est-il compensé par ce qu’il y faut admirer pour l’élégance souveraine de la forme et l’équilibre d’une composition d’où rien de vif ne s’élance, mais où tout est admirablement placé ! […] Voici un adolescent dont tous admirent la grâce de visage et de corps.

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