Maurice Barrès avait déjà appris à admirer ce grand amateur d’âmes qui fut Ignace de Loyola. […] On admire que M. […] Ce qu’il faut davantage admirer dans « l’Étape », c’est qu’un écrivain parvenu à ces « conclusions » qui résultent de toute son œuvre, ait réussi à les exprimer sous leur forme définitive avec autant de suite et de vigueur, tout en restant ce qu’il se flatte d’être avant tout : un romancier. […] Dans le « Bon plaisir », où il a renouvelé son heureuse tentative, on applaudit à la même réserve, et M. de Régnier s’y fait peut-être plus admirer encore pour l’art qu’il a eu d’échapper aux périls auxquels il s’exposait de son propre mouvement : c’est au pastiche — le pastiche agréable d’abord, bientôt fade, irritant à la fin — qu’eût menacé, en d’autres mains, de tourner ce « Bon plaisir ». […] Son oncle, le raisonneur que nous avons déjà entendu, lui peint son rêve écroulé de couleurs assez plaisamment ironiques : « Vous voulez admirer celui que vous aimerez, vous le voulez plus grand que les autres, et vous voulez qu’il soit votre esclave docile.
Pour nous, qui l’admirons sous ces deux formes et qui espérons que l’une n’a pas irrévocablement remplacé l’autre, nous essayerons de le suivre dans sa belle vie de poëte recouverte et compliquée, de le conduire du point de départ jusqu’à son œuvre nouvelle d’aujourd’hui. […] qui vous admirons, qui vivons en votre pensée comme dans la nôtre !
» Et qui a connu Mme Valmore en ces longues années d’épreuves, qui l’a visitée dans ces humbles et étroits logements où elle avait tant de peine à rassembler ses débris, qui l’y a vue polie, aisée, accueillante, hospitalière même, donnant à tout un air de propreté et d’art, cachant ses pleurs sous une grâce naturelle et y mêlant des éclairs de gaîté, brave et vaillante nature entre les plus délicates et les plus sensitives, qui l’a vue ainsi et qui lira ce qui précède se prendra encore plus à l’admirer. Puis, quand on vient à songer quel mal infini eût de tout temps à se soutenir et à subsister cette famille d’élite et d’honneur, ce groupe rare d’êtres distingués et charmants, comptant des amitiés et, ce semble, des protections sans nombre, chéris, estimés et admirés de tous, on se demande ce que c’est que notre civilisation si vantée ; on rougit pour elle.
On honora ce groupe de républicains pour ses intentions, on l’admira pour ses talents, on le plaignit pour ses malheurs, on le regretta à cause de ses successeurs, et parce que ses chefs en tombant ouvrirent une longue marche à l’échafaud. […] D’ailleurs les fautes que l’on commet contre l’opinion, le cœur humain les pardonne et quelquefois les admire ; mais les fautes que l’on commet contre la nature, Dieu les réprouve, et les hommes ne les pardonnent jamais. » XXV Ce qu’il y a de remarquable dans ce jugement sur le duc d’Orléans, c’est que son fils, alors roi, Louis-Philippe, ne protesta pas contre mon arrêt historique.
Je vais donc lire, je comprendrai davantage après avoir lu cette magnifique théologie naturelle de la science par laquelle l’auteur des choses permet à ses créatures d’élite telles que Newton, Leibniz, les deux Herschel, d’admirer sa puissance et de conjecturer sa sagesse par la perception plus claire de ses magnificences infinies ; le doigt savant de l’enthousiasme va m’approcher de lui, et je dirai, quoique ignorant, l’hosanna de la science, les premiers versets du moins de l’hymne à l’infini. […] Les beaux végétaux que jadis il avait admirés dans les serres chaudes de Vienne et de Schœnbrunn, il les trouvait là, luxuriants, dans leur sauvage liberté, sur le sol qui les avait vus naître.
« Ainsi les maîtres de la lyre Partout exhalent leurs chagrins ; Vivants, la haine les déchire, Et ces dieux que la terre admire Ont peu compté de jours sereins. […] « Le jeune homme et le missionnaire admirèrent quelque temps cette belle scène, en plaignant le Sachem qui ne pouvait plus en jouir ; ensuite le père Souël et Chactas s’assirent sur le gazon, au pied de l’arbre ; René prit sa place au milieu d’eux, et, après un moment de silence, il parla de la sorte à ses vieux amis.
Par-dessus les rondeaux simples ou doubles, par-dessus les virelais et chants royaux, il admire la ballade « équivoque et rétrograde », où la dernière syllabe de chaque vers donne le premier mot du vers suivant : vrai tour de force en effet, et acrobatie poétique. […] C’est l’aventure que Froissart aime, admire dans les héros dont il nous entretient : et voilà pourquoi il pense | autant de bien d’Aymerigot Marcel qui se fit pendre, que du Bascot de Mauléon, qui se retira à Orthez sur ses vieux jours, après fortune faite.
Je ne pense donc pas qu’il soit besoin de demander la permission d’admirer les tragédies de Racine. […] On peut même ne sympathiser pleinement avec aucun et cependant être ému et admirer.
À ce point de vue comme à beaucoup d’autres on ne peut qu’admirer M. de Régnier. […] Elle est bien une mélodie, cette musique que nous admirons dans l’Après-midi d’un Faune, mais les littérateurs dont je viens de parler l’entendent sans doute autrement ; car à ce mot ils paraissent attribuer la signification que lui donnent les femmes, d’une phrase qui émeut et chatouille les sens, ou celle d’une vague improvisation tzigane ; au moins leur mode de composition est-il d’accord avec une définition semblable.
Je l’admirai d’autant plus que je n’en voyais pas les limites. […] Que devient ce miracle, si fort admiré de Bossuet : « Cyrus nommé deux cents ans avant sa naissance » ?