Aujourd’hui ce combat est très célèbre par sa singularité, par l’éloquence, avec laquelle Tite-Live le raconte, et par l’étonnant génie de Corneille, qui a mis en action le récit de Tite-Live. […] Les unités de temps et de lieu sont observées fidèlement dans Pompée : l’unité d’action, à la vérité, échappe d’abord pour des yeux vulgaires. […] Quelle est donc l’action de cette tragédie ? […] Le cœur n’est ému qu’autant que l’esprit est occupé : l’intérêt s’éteint quand l’action languit, quand la scène est vide. […] ils n’ont ni action, ni dialogue !
Il en était, quoique lettré et versé dans toutes les branches de la scolastique, et il y eut si bien part, que sa vie fut d’un bout à l’autre celle d’un homme du monde et d’un homme d’action. […] Depuis longtemps les Cours d’amour en avaient établi la théorie en Provence. « Toute personne qui aime, disaient-elles, pâlit, à l’aspect de celle qu’il aime. — Toute action de l’amant se termine par penser à ce qu’il aime. […] quelle action ! […] Mais Chaucer la pousse plus loin et la met en action ; son moine quête de maison en maison, tendant sa besace206. « Donnez-nous un boisseau de froment, d’orge ou de seigle, un demi-penny ou un morceau de fromage, ce que vous voudrez, nous ne choisissons pas. […] Non-seulement Chaucer, comme Boccace, relie ses contes212 en une seule histoire, mais encore, ce qui manque chez Boccace, il débute par le portrait de tous ses conteurs, chevalier, huissier, sergent de loi, moine, bailli, hôtelier, environ trente figures distinctes, de tout sexe, de toute condition, de tout âge, chacune peinte avec son tempérament, sa physionomie, son costume, ses façons de parler, ses petites actions marquantes, ses habitudes et son passé, chacune maintenue dans son caractère par ses discours et par ses actions ultérieures, si bien qu’on trouverait ici, avant tout autre peuple, le germe du roman de mœurs tel que nous le faisons aujourd’hui.
Anonyme Il faut dire que le commandant Bertout est plus philosophe que poète, au sens réel de ce dernier mot ; il faut ajouter qu’il est plus encore un homme d’action qu’un philosophe.
Ce fut un des malheurs de ce temps, et l’une des causes qui ont eu sur nos générations la plus funeste action. […] Mais il y a pour la littérature un autre mode d’action qui, pour être indirect, n’est pas moins efficace. […] C’est que le théâtre ne dogmatise guère : sa philosophie est toute de sentiment ; sa morale est toute en action. […] Mais l’action n’est puissante et féconde que là où la pensée est sérieuse et forte. […] Cette morale, elle a été mise en action sous nos yeux par tous les drames et les romans modernes.
Charles Fuster Dans ces sonnets précis, parfois haletants et retenant leur souffle, c’est toute une vie de pensée et d’action, de doute et de recherche ardente, c’est toute une belle et courageuse vie qui se livre à nous.
Quand les soldats vinrent les lui disputer, l’action s’engagea : car encore faut-il que le peuple soit quelque part. […] Deux jours sans direction, le peuple des rues agit de lui-même ; tandis que le peuple des palais, des salons et des Chambres regardait l’action sans pouvoir comprendre comment la force qu’on avait toujours appelée brutale était devenue intelligente sans rien perdre de son énergie, au contraire.
Ils ne blâment ni n’approuvent ; ils transmettent les vérités morales comme les faits physiques, les beaux discours comme les mauvaises actions, les bonnes lois comme les volontés tyranniques, sans analyser ni les caractères, ni les principes. […] L’amour de la réputation était le principe de toutes les actions des Grecs ; ils étudiaient, pour être admirés ; ils supportaient la douleur, pour exciter l’intérêt ; ils adoptaient des opinions, pour avoir des disciples ; ils défendaient leur patrie, pour la gouverner21.
On est grand quand, à travers les huées, les colères et les trahisons, on donne à l’art et à la société une forme nouvelle, quand, par le livre ou par l’action, et mieux par les deux ensemble, on ouvre une porte fermée de l’avenir, quand on entre le premier dans l’inconnu, quand on est le conducteur d’un demi-siècle. […] C’est de la stupidité lyrique en action, et puis c’est tellement voulu et si peu senti.
Vient après cela l’intrigue, l’action, c’est-à-dire la suite et l’enchaînement des événements où les personnages sont intéressés. […] De même encore, on s’apercevra bien vite que le quatrième acte de Ruy Blas est cousu au reste de la pièce par un fil si léger qu’on pourrait le supprimer tout entier sans que la clarté de l’action en souffrit.
Nier l’immortalité de l’ame, ôter tout frein aux passions, confondre les notions du bien & du mal, réduire tout à l’amour de soi-même, exterminer toutes les vertus, rompre tous les liens, attaquer les Loix, renverser les principes, ne faire, en un mot, de la vie humaine qu’un tissu de motifs arbitraires, d’intérêts personnels, d’appétits sensuels & déréglés, d’actions animales* ; la terminer par un anéantissement entier, ou préconiser un suicide aveugle qui, par foiblesse ou par désespoir, en abrege le cours : n’étoit-ce pas en insulter les membres, & leur porter les coups les plus funestes ? […] N’a-t-elle pas surchargé nos Tragédies de ces sentences parasites qui les défigurent, de ces sentimens excessifs qui en affoiblissent l’intérêt, de ces discussions pédantesques qui refroidissent l’action ?