Malheureusement le Bonhomme ne fut pas pris au sérieux par son siècle et n’eut aucune influence sur Voltaire et J.
. — Le dieu d’amour s’était posé sur un arbre, — et riait en voyant ce doux spectacle311. » Une goutte de malice est tombée dans ce mélange de naïveté et de grâce voluptueuse ; il en est ainsi dans Longus et dans tout ce bouquet délicieux qu’on appelle l’Anthologie ; ce n’est point le badinage sec de Voltaire, des gens qui n’ont que de l’esprit, et qui n’ont vécu que dans les salons ; c’est celui des artistes, des amoureux qui ont le cerveau plein de couleurs, de formes, qui, en disant une mièvrerie, imaginent un col penché, des yeux baissés, et la rougeur qui monte à des joues vermeilles312.
Pour éviter Napoléon, ils se réfugiaient auprès de Frédéric Barbe-rousse, et ils se remettaient chez Walther von der Vogelweide de leur horreur de Voltaire. […] Qu’en France aussi, dans le pays de Voltaire, le mysticisme des dégénérés ait revêtu fréquemment la forme de la ferveur religieuse, cela peut, au premier abord, sembler étrange ; mais l’examen des conditions politiques et sociales du peuple français pendant les dernières périodes décennales rendra la chose compréhensible.
Il nous l’a donné pour un admirateur de Rousseau, de Montesquieu et de Voltaire ; mais ce renseignement, réduit à sa juste valeur, ne signifie absolument rien, car aucun de ces trois grands noms n’appartient à la philosophie proprement dite.
Puis, — car les siècles sont plus longs qu’on ne pense, — il vieillit, grincheux et chicanier, avec Voltaire.
Il y a aussi du Voltaire dans M.
Siècle de Marie-Thérèse et de Frédéric II, de Voltaire et de Cagliostro : siècle étrange qui commence par des chansons, se développe dans des conspirations bizarres, et aboutit par des idées profondes à des révolutions formidables !
Or, quoiqu’il n’ait pas eu la puissance d’intelligence d’un Goethe ni peut-être même d’un Voltaire, Victor Hugo appartient à cette famille.
On y saisit assez bien les ridicules de quelques philosophes modernes qui abusent de ce nom, le mépris fastueux de la gloire qu’ils affectent pour y parvenir plus surement ; leurs cabales, leurs intrigues ; l’intérêt qu’ils veulent inspirer, en exagérant la persécution, en citant sans cesse les Montesquieu, les Voltaire, pour être mis à côté de ces grands hommes ; leur attention à se renvoyer des brevets de célébrité ; leur ton décisif, leur charlatannerie ; la hauteur avec laquelle ils commandent à la nation de croire au mérite de leurs protégés ; la violence avec laquelle ils veulent emporter les suffrages du public, qu’ils obtiendroient mieux par la modestie ; enfin tant de pensées, tant d’expressions, tant de débuts emphatiques.
Victor Hugo était donc tout prêt pour nous donner, à défaut de ce poème attendu et réclamé depuis trois siècles, manqué par Ronsard, par Chapelain et par Voltaire, la suite de fragments de la Légende des Siècles.