Elle juge les événements du point de vue de son amour-propre : le régime où elle pourrait parler librement, qui enverrait ses hommes d’État chez elle, qui ferait de son salon un Conseil officieux, n’aurait sans doute pas trop de mal à la gagner. […] Il y a quelque chose de très singulier dans la différence d’un peuple à un autre ; le climat, l’aspect de la nature, la langue, le gouvernement, enfin surtout les événements de l’histoire, puissance plus extraordinaire encore que toutes les autres, contribuent à ces diversités ; et nul homme, quelque supérieur qu’il soit, ne peut deviner ce qui se développe naturellement dans l’esprit de celui qui vit sur un autre sol et respire un autre air : on se trouve donc bien en tout pays d’accueillir les pensées étrangères ; car dans ce genre, l’hospitalité fait la fortune de celui qui la reçoit643. » Le conseil était bon et pratique : nous nous en sommes aperçus plus d’une fois en ce siècle, nous autres Français.
Ni le spectacle des événements, ni la passion politique, ne la firent naître cette fois. […] Il ne fut qu’un contemplateur studieux ; il n’entretint jamais le beau monde de ses pensées ou de ses passions intimes, dans un temps où le génie faisait volontiers de ses petits secrets personnels des événements publics.
Elle s’éclaire des événements personnels ou publiés qui l’ont motivée. […] M. de Lamartine y était fort populaire et son arrivée y était un événement d’importance. […] Un événement heureux contribua à l’y ramener ; ce fut la rencontre avec Edgar Poe. […] Ce ne sont donc point des événements de ce genre qu’il faut chercher dans les livres de M. […] On devait commencer, à s’inquiéter des événements dans la tranquille maison de Beaune.
Mais enfin elle vieillit, et même — je puis vous certifier cet événement étonnant — elle meurt. […] Elle fait de l’histoire et nous conte des événements bien extraordinaires. […] L’événement était digne tout au plus d’être conté en une colonne de journal. […] En face d’un événement de l’histoire, elle se demande souvent ce qui serait advenu de tout un peuple, cet événement supprimé. […] Les événements postérieurs soulignent cruellement plusieurs des niaiseries qu’elle écrit au jour le jour.
— Le grand événement littéraire a été la mort de Casimir Delavigne ; il a été unanimement regretté, et il était bien de voir si populaires et si solennelles les funérailles d’un homme qui n’avait été que poëte et n’avait voulu être que cela.
La Révolution de 1848 l’a, un instant, détourné de sa voie, mais après les événements il y est vite revenu.
Il est évident que cette permanence n’est pas grandement troublée quand on supprime un des p d’appréhension ou quand on transforme en è le second é d’événement ; le seul danger est qu’une licence n’en amène une autre et que l’orthographe ne devienne tellement personnelle que la moindre lecture exige un travail de déchiffrement.
Quant aux heures, Virgile a presque toujours fait briller la plus douce sur l’événement le plus malheureux.
L’auteur semble avoir oublié, ou n’avoir jamais su, que le véritable génie dramatique ne procède pas plus par des événements que par des chiffres, et qu’on peut en ajouter beaucoup les uns aux autres sans avoir plus d’imagination pour cela… Comme inventeur, donc, Gabriel Ferry ne nous paraît pas une grande perte.
Ainsi l’on saisissait tous les événements, tous les prétextes ; sans doute la nation heureuse sous les Antonin et les Trajan, devait s’empresser à témoigner sa reconnaissance : des enfants heureux aiment à rendre hommage à leur père.