/ 2516
1514. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Baudelaire connut l’œuvre wagnérienne, l’illustra de belles pages, et Mendès très longtemps orna le wagnérisme. » On répondra que Baudelaire en 1862 — date de sa connaissance du Tannhauser et de son étude critique — était âgé de quarante ans, fatigué de son bel effort, qu’il pouvait éprouver des plaisirs esthétiques nouveaux, et les traduire, admirablement, sans que cela l’induisît à modifier une formule de vers qui était déjà une conquête sur le passé ; et si la même raison ne peut valoir pour Mendès, quoi d’étonnant à ce que celui-ci soit, car son éducation poétique, quoique moins avancée, était déjà faite, resté fidèle à un idéal technique, dont il ne pouvait encore percevoir la caducité, puisqu’elle n’existait pas encore, et qui lui laissait toute la place pour ses réalisations encore neuves. […] Elle a pourtant le mérite d’avoir présidé à de belles œuvres serrées, à de nobles tragédies ; elle suggère, par son existence, l’idée d’une étude de crise morale, sans péripéties, à beaux plis simples, brève, serrée comme la nature ; elle peut fournir au théâtre aussi bien que l’esthétique diverse et variée du drame.

1515. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Mais moi, qui ne suis pas obligé d’apprendre par cœur le dogme dans le Catéchisme universitaire, moi qui ne suis pas même maître d’études, j’ai le droit d’apercevoir sous les passions et les doutes qui ont arraché à Musset, Byron, Hugo, des confessions navrantes, le roman moral de toute une génération, — et de le dire hautement. […] Champfleury dans la solitude du cabinet. — Il vient de terminer une de ses remarquables Études, — il la relit… mais voilà qu’il se dit en la relisant : « Ne pourrait-on pas reprocher à cette pensée son élévation ?

1516. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

J’ai adopté pour cette étude le nom ouolof avec lequel mes premières études de folklore m’avaient tellement familiarisé qu’il me paraît le seul nom qui convienne.

1517. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Cependant, ces articles, — excepté le Milton, qui est, comme profondeur d’étude, intussusception et caractérisation du génie d’un poète, de la plus souveraine beauté, — ces articles ne sont pas les plus beaux de la collection de Macaulay, qui écrivit un Milton encore (il ne pouvait, à ce qu’il paraît, s’assouvir de Milton), et un Bacon, et un Byron, qu’on nous donnera plus tard, j’espère. […] L’étude sur Johnson est aussi mâle que son sujet.

1518. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Blanc Saint-Bonnet a passé sa vie dans les plus hautes études. […] Joseph de Maistre, qui était avant tout historien, malgré les plus hautes aptitudes à la métaphysique, est entré nettement dans cette question de l’Infaillibilité par la porte des faits et de l’histoire, conduit par un sens pratique de premier ordre, et écartant volontiers tous les arguments qui n’étaient pas historiques avec ce grand geste d’homme d’État qu’il avait, tandis que Saint-Bonnet, au contraire, bien plus métaphysicien que politique, a pénétré dans la même question par l’étude de l’essence même et des principes, allant dans l’essence jusqu’au point où elle est vraiment impénétrable.

1519. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

« Mais ce feu sacré qui anime les nations, — dit-il, à la fin d’un des plus beaux chapitres de son Étude sur la Souveraineté, que nous avons là sous les yeux, —  est-ce toi qui peux l’allumer, homme imperceptible ? […] Soit qu’elles s’appellent : Fragment sur la France, Bienfaits de la Révolution, Études sur la Souveraineté, L’Inégalité des conditions, Du Protestantisme et de la Souveraineté encore, c’est toujours le même problème, posé dès qu’il a pensé, je crois, et que de Maistre a passé sa vie à retourner sur toutes les faces.

1520. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Sans l’Église, instituée par Jésus-Christ et dont il a dit : « Ceux qui viendront après moi feront de plus grandes choses que moi », Jésus-Christ ne serait pour nous qu’un Don Quichotte de plus dans l’histoire, et nous aurions l’esprit assez ferme pour ne pas chercher des preuves de sa divinité dans l’étude microscopique des Évangiles et dans la pulvérisation des textes les uns par les autres. […] Il n’a pas été foudroyé par ce miracle colossal de l’Église, qui se dresse, comme un obélisque solitaire, dans l’Histoire, et, mendiant moqueur de prodiges qu’il croit impossibles, il s’en va, demandant, en souriant impertinemment, un petit miracle bien net, un miracle par-devant notaires, c’est-à-dire par devant Institut, et tendant à toute page son chapeau à ce miracle qui n’est pas paraphé, — son chapeau, que nous pourrions très bien défoncer en y jetant notre miracle, à nous, constaté par devant un tabellion de dix-huit cents années, dans une Étude qui est l’univers.

1521. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Cette étude faite évidemment sur nature, et dont chaque trait a dû être observé, produit dans l’âme du lecteur un profond malaise moral, au sortir duquel toute fraîcheur et toute vie est pour longtemps fanée ; on se sent comme vieilli avant l’âge.

1522. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

Grégoire et Collombet nous promettent pour leur prochaine traduction saint Sidoine Apollinaire, avec le texte en regard ; nous ne saurions trop encourager ces travaux de conscience et d’étude pieuse, qui font circuler dans un plus grand nombre de mains des trésors que les érudits connaissent et que toutes les personnes instruites devraient posséder.

1523. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Avertissement »

Au reste, comme je donnais aux jeunes filles le conseil de ne point s’enfermer dans l’étude des œuvres des femmes, je recommanderais au contraire volontiers aux jeunes hommes de la pratiquer assidûment.

/ 2516