Mais il nous faut maintenant revenir au point de départ, à la première époque de la littérature française, et embrasser d’un regard les principaux caractères du monde qui s’y exprime et s’y réjouit. […] Paris9, l’enlèvent à la poésie du moyen âge beaucoup de ce qui fait le charme et la profondeur de celle d’autres époques : l’inquiétude de l’homme sur sa destinée, le sentiment douloureux de grands problèmes moraux, le doute sur les bases mêmes du bonheur et de la vertu, les conflits tragiques entre l’aspiration individuelle et la règle sociale. » Elles tarissent en un mot les profondes sources du lyrisme.
Il étudia et partagea, en souriant parfois, les mœurs de cette époque du Directoire qui est après Robespierre ce que la Régence est après Louis XIV ; le tumulte joyeux d’une nation intelligente échappée à l’ennui ou à la peur ; l’esprit, la gaîté et la licence protestant par une orgie, ici, contre la tristesse d’un despotisme dévot, là, contre l’abrutissement d’une tyrannie puritaine. […] Quoi qu’il en soit, il a conquis sa place parmi les hommes considérables d’une époque de désordre et de transition littéraire.
Des événemens célebres suivirent cette époque, & causerent sa disgrace. […] Tout ce que nous nous permettons de dire, au sujet de ces événemens, c’est que, malgré ses démêlés avec plusieurs Ministres de France, elle n’a pas cessé d’être fidelle à son Roi, avec qui elle a eu une correspondance secrete qui a duré près de vingt ans, & qui duroit encore à l’époque de la derniere maladie de ce Prince.
Ils ont été écrits en même temps que le reste de l’ouvrage, ils datent de la même époque et sont venus de la même pensée, ils ont toujours fait partie du manuscrit de Notre-Dame de Paris. […] À l’époque où Notre-dame de Paris s’imprimait pour la première fois, le dossier qui contenait ces trois chapitres s’égara.
Sens divers de ce mot à différentes époques. […] Le gouvernement de Rome fut, dans son origine, plus aristocratique que monarchique, et malgré l’expulsion des rois, il ne changea point de caractère, jusqu’à l’époque où les plébéiens acquirent le droit des mariages solennels et participèrent aux charges publiques.
Cette vérité neuve se faisait pressentir plus clairement aux esprits nets, à l’époque où M. de Talleyrand touchait aux questions diplomatiques de son pays, c’est-à-dire en 1790 et en 1791. […] Quant à la politique étrangère de la France à cette époque, M. de la Fayette n’avait pour toute politique que la monomanie de la république américaine, sorte de mirage fantastique qui ne pouvait s’appliquer en rien à une monarchie tombant de vétusté dans une anarchie. Ce qu’il fallait à la France pour le dedans comme pour le dehors à cette époque, c’était un dictateur, seul remède héroïque des révolutions qui ne veulent tomber ni dans l’invasion ni dans le crime. […] Bonaparte voulait très sincèrement, à cette époque, donner la paix à la France ; car la paix était la grande popularité à mériter d’un pays épuisé de crimes sur les échafauds, d’or et de sang sur les champs de bataille. […] Ce livre sera le Carmen sæculare de notre époque.
— Les habitudes sont héréditaires chez les plantes, quant à l’époque de la floraison, quant à la quantité de pluie requise par la graine pour germer, quant au temps du sommeil, etc. ; et ceci m’amène à dire quelques mots de l’acclimatation. […] Quand un organe est développé d’une manière extraordinaire chez une espèce quelconque, en comparaison des autres espèces du même genre, on peut en conclure que cet organe a subi une somme extraordinaire de modifications depuis l’époque où cette espèce s’est détachée du progéniteur commun du genre. Cette époque est rarement fort reculée, puisque chaque espèce ne vit guère au-delà d’une période géologique. […] Mais si les espèces ne sont que des variétés mieux marquées et plus fixes, nous pouvons avec certitude nous attendre à voir souvent continuer de varier les parties de leur organisation qui ont déjà varié à une époque encore assez récente, et qui sont venues par cela même à différer chez des espèces proches alliées. […] Et comme ces mêmes caractères génériques se sont transmis sans aucune altération, ou n’ont varié que très légèrement depuis une époque très reculée, c’est-à-dire depuis l’époque où ces diverses espèces se séparèrent de leur progéniteur commun, il n’est pas probable qu’elles commencent actuellement à varier.
Robespierre, qui a eu le fatal honneur de donner son nom à cette sinistre époque, est choisi par ses complices pour couvrir de son nom les holocaustes et les responsabilités de tous. […] Je m’enveloppai, à la campagne entre les sessions et à Paris entre les séances, de tous les documents imprimés, manuscrits, vivants, qui survivaient à cette mémorable époque. […] J’étais accompagné cette fois par un homme de lettres, confident de mes travaux et devenu lui-même l’éminent historien d’une autre époque de notre histoire. […] Il n’avait jamais songé jusque-là à se faire un mérite de ce hasard qui l’avait lié à cette époque avec les Girondins ; il parlait peu ; il n’écrivait rien. […] La seconde femme de Danton, qu’il avait épousée à l’âge de quinze ans, vivait à l’époque où j’écrivais les Girondins, et vit, je crois, encore aujourd’hui.
Effectivement et pratiquement parlée des Alpes aux Pyrénées, dans ses divers dialectes, par des millions d’hommes, support et expression d’une sensibilité, d’une âme particulière, elle n’a cessé, même aux époques où le sens de sa destinée s’est le plus obscurci, d’être véritablement écrite. […] Méry fut un des dieux de son époque, et Pierre Dupont demeure un véritable poète. […] Mais, à cette époque, notre Midi se trouvait beaucoup plus qu’aujourd’hui éloigné de Paris, en raison de la lenteur des communications et aussi d’un système politique qui lui laissait plus d’autonomie provinciale que la monarchie n’en accordait aux autres régions. […] Chaumié jouait alors beaucoup plus qu’à notre époque : car il y a beaucoup plus de chances de trouver un poète, sur cent mille âmes parlant français, que sur dix mille ou sur mille. […] Au contraire, les poètes de langue d’oc, soit à l’époque des troubadours, soit depuis que la langue d’oïl a pris le pas sur sa rivale, ont été et sont encore fort nombreux.
Nous ne connaissons pas dans leur texte vrai les écrits latins antérieurs au ive siècle, car ils furent, à cette époque, récrits en langage moderne, purgés de tout ce qui semblait archaïque dans les mots, dans la syntaxe. […] Mais dès que la littérature d’une époque se répand au point de devenir quasi universelle, la transformation de la langue tend à se ralentir, parce que les œuvres écrites dans le ton déjà connu de tous sont celles qui doivent être le mieux accueillies par le plus grand nombre des lecteurs. C’est vers le IVe siècle que la littérature latine acquit sa plus large expansion ; c’était une époque d’inquiétudes et de controverses ; deux grandes idées luttaient pour la conquête du monde, et quand deux idées sont en lutte, elles combattent au moyen de l’écriture. […] La langue française, qui ne semble pas destinée à subir prochainement de graves transformations, est cependant loin de la grande époque de stabilité que certaines langues atteignent avant de mourir. […] cette faute remonte exactement au ve siècle, puisqu’on lit sur un marbre de cette époque membra ad duos fratres, pour membra duorum fratrum 135.