Si les lettres étaient écrites pour le public, il y aurait certainement l’indication du lieu, de l’église, du palais où se trouve ce saint Michel garni de son diable. […] J’allai aussitôt visiter l’église. […] Voici comme il la raconte : « Au sortir de là [de l’église où il avait vu le tombeau de Louis XI], je pris une autre hôtellerie pour la nôtre ; il s’en fallut peu que je n’y commandasse à dîner, et, m’étant allé promener dans le jardin, je m’attachai tellement à la lecture Tite-Live qu’il se passa plus d’une bonne heure sans que je fisse réflexion sur mon appétit.
Comment définirez-vous l’émotion que causent les chants d’Ossian, l’église de Saint-Pierre, la méditation de la mort, l’harmonie des sons ou celle des formes ? […] Placer le donateur au coin le plus lumineux de l’immense tableau d’autel (qui triomphait) dans l’église neuve du Concordat, quelle trouvaille ! […] Fille aînée de l’Église, elle a trahi sa mère par des péchés publics. […] L’Invocation du début, écrite à Santa Croce met sur tout le volume ce sceau d’une église d’Italie. […] Il y a l’âme individuelle de l’homme et l’âme collective de l’humanité, et cette âme collective de l’humanité pour le chrétien s’appelle l’Église.
« J’étais allé à l’église de la ville, le jour de l’Ascension, et j’entendis là le sublime Alleluia du Messie de Hændel. […] Si vous allez à la cour, attachez-vous, quoi qu’il arrive, au parti du Roi et de l’Église ; rappelez-vous l’exemple que vous a donné Socrate dans Criton ». […] Aussi bien la situation devenait grave ; contre l’église établie elle-même se dressait un ennemi terrible, le puritanisme, et c’était l’église établie et la royauté qu’il s’agissait de sauver. […] Il était à Gidding lorsqu’il reçut un message du père Saint-Clare, l’avertissant que l’heure était enfin venue pour lui de servie la cause du roi et de l’Église. […] Gladstone, il haïssait Marie Stuart, il a poursuivi d’une haine acharnée l’église catholique, et c’est même le seul trait qui constitue l’unité de son œuvre d’historien.
Des deux personnages qu’il met en scène, le théologien arrive ordinairement le premier, et expose la croyance de l’Eglise. […] Il l’engage à abandonner l’enfer et les peines éternelles, non-seulement au nom de la justice et de l’humanité, mais encore au nom des livres saints et de la primitive Église. […] La foi et la révélation lui répondent : « Je vois Dieu, je sens sa volonté et sa vérité ; il est ici présent ; voici le dogme de son Église ; je crois et je ne discute point. […] Des textes interprétés par vous autrement que par l’Église, et conséquemment d’autorité nulle aux yeux d’un fidèle, puisqu’aux yeux d’un fidèle c’est l’interprétation de l’Église qui leur donne autorité. — Quelle preuve philosophique apportez-vous ? […] Le 24 novembre 1847, avant de partir pour l’Utah, Brigham Young avait été proclamé président de l’Église, prophète révélateur et voyant.
L’église est un rendez-vous, comme en Italie ; les jeunes gentilshommes vont à Saint-Paul se promener, rire, causer, étaler leurs manteaux neufs ; même la chose est passée en usage ; ils payent pour le bruit qu’ils font avec leurs éperons, et cette taxe est un profit des chanoines4 ; les filous, les filles sont là, en troupes ; elles concluent leurs marchés pendant le service. […] Il y a telle page d’Holinshed qui semble un nécrologe : « Le vingt-cinquième jour de mai, dans l’église de Saint-Paul de Londres, furent examinés dix-neuf hommes et six femmes nés en Hollande », qui étaient hérétiques ; « quatorze d’entre eux furent condamnés : un homme et une femme brûlés à Smithfield ; les douze autres furent envoyés dans d’autres villes pour être brûlés. — Le dix-neuvième juin, trois moines de Charterhouse furent pendus, détachés et coupés en quartiers à Tyburn, leurs têtes et leurs morceaux exposés dans Londres, pour avoir nié que le roi fût le chef suprême de l’Église. — Et aussi le vingt-unième du même mois, et pour la même cause, le docteur John Fisher, évêque de Rochester, fut décapité pour avoir nié la suprématie, et sa tête exposée sur le pont de Londres. […] Parfois les danseurs entraient dans l’église avec tous leurs accoutrements, leurs écharpes, leurs déguisements, et des clochettes qui sonnaient à leurs jambes, et, aussitôt que la prière commune était dite, retournaient ensuite à leur divertissement. » (Baxter’s Narrative. […] Rien de plus faux que le Guillaume Tell de Schiller, ses hésitations et ses raisonnements ; voyez par contraste le Gœtz, de Gœthe. — En 1377, Wyclef plaidait dans l’église de Saint-Paul devant l’évêque de Londres, et cela fit une dispute. Le duc de Lancastre, protecteur de Wyclef, « menaça de traîner l’évêque hors de l’église par les cheveux » ; et le lendemain la foule furieuse pilla le palais du duc. — Pictorial history, I, 780.
Comme dans toute la chrétienté, l’Église demeure longtemps l’éducatrice unique ; hors de son giron, tout est barbarie ; moine et homme de lettres sont synonymes. […] La possédée a distingué un bachelier en théologie ; elle exige en mourant qu’il vienne pendant trois nuits lire les prières à l’église sur son corps. […] La Lettre philosophique avait plu par une pointe d’opposition au gouvernement et à l’Église établie ; les Lettres à mes amis exaltaient ce gouvernement et cette Église, elles déniaient toute vertu régénératrice aux panacées à la mode en Occident, au moment même où les cerveaux russes se grisaient de ces dernières. […] Pour les classes cultivées, l’Église était une institution d’État, inviolable comme les autres, ignorée en dehors des jours où l’on accomplissait ses rites par devoir d’étiquette. […] Depuis des années, ses seules distractions sont d’écouter la cloche de l’église et le bourdonnement des abeilles dans le rucher voisin.
C’est une Église grecque qui s’introduit dans la Gaule, à Lyon ; le premier évêque de Lyon, saint Pothin, est un Grec ; le premier père de l’Église de la Gaule (père, c’est-à-dire défenseur contre les hérétiques et controversiste) est un père grec, saint Irénée. L’Église, dans les Gaules, débute, comme presque partout ailleurs, par le martyre. La lettre qui contient le récit des premiers martyrs de Lyon, sous Marc-Aurèle (177), s’est conservée dans Eusèbe ; c’est une des pages les plus touchantes de l’Église primitive (Acta sincera), une de celles qui rejoignent le plus immédiatement par le ton, par la simplicité et la sublimité d’héroïsme évangélique, les Actes des apôtres. […] A partir de ce jour, l’Église des Gaules est fondée véritablement et scellée dans sa première pierre, et elle croîtra, elle grandira sans interruption jusqu’à Bossuet qui apparaît debout au sommet ; grâce à cette sève de christianisme, profonde et si longtemps puissante, la branche la plus brillamment profane de notre littérature se couronnera elle-même par des chefs d’œuvre, Polyeucte et Athalie.
Les fils entrent, les uns dans la magistrature de Chambéry et deviennent sénateurs du sénat de Savoie, comme fit le comte de Maistre ; les autres entrent dans l’Église, et ils deviennent évêques de quelque diocèse plus ou moins éloigné, de Sardaigne, de Piémont, de Maurienne ou de Tarentaise ; les autres entrent dans l’armée, et ils deviennent de valeureux officiers, et quelquefois des lieutenants-colonels ou des colonels dans la brigade de Savoie, composée de trois à quatre mille braves paysans de leurs montagnes ; quelques-uns, les plus opulents ou les plus ambitieux, entrent à la cour de Turin, deviennent écuyers ou chambellans, et s’élèvent, si la faveur ou le mérite les secondent, jusqu’au rang de gouverneur de province. […] Mais l’esprit de nation, l’esprit de corps, l’esprit d’Église et l’esprit d’aristocratie, héréditaires et obligés dans leur caste, leur défendent la liberté de penser autrement qu’on ne pense à la cour de Turin, dans le palais de l’évêque ou dans le château du gouverneur de Savoie. Ceux qui veulent écrire ne peuvent, sous peine de faillir à leur ordre, à leur Église ou à leur trône, écrire qu’une de ces deux choses : des badinages d’esprit ou des traditions du moyen âge. […] Après ces longues promenades, où l’esprit et les pas s’égaraient délicieusement à sa suite, il rentrait à la maison ; quelquefois il s’arrêtait encore un moment à l’église du faubourg ou du village ; puis la conversation reprenait jusqu’au souper, aussi diverse, aussi enjouée et quelquefois aussi étincelante qu’en plein soleil.
Lisez ceci : « J’ai assisté à la première cérémonie funèbre pour le pape dans l’église de Saint-Pierre. […] Hier, mercredi des Cendres, j’étais à genoux, seul, dans cette église de Santa-Croce, appuyé sur les murailles en ruine de Rome, près de la porte de Naples ; j’entendais le chant monotone et lugubre des religieux dans l’intérieur de cette solitude. […] » Ne croirait-on pas entendre l’ambassadeur vieilli redevenu le jeune secrétaire d’ambassade à Rome en 1808, et écrivant ses impatiences de cœur à celle qui repose sous le pavé de marbre de l’église Saint-Louis à Rome (madame de Beaumont) ? […] Madame de Beaumont était cette personne qu’il avait aimée d’une si poétique affection dans ses années de sève, et dont il avait déposé le cercueil et illustré le nom dans un monument de marbre, à Rome, sous les voûtes de l’église Saint-Louis.
Depuis ce jour jusqu’à la fin du mois de septembre, on chanta beaucoup de Te Deum à l’église, et l’on tirait chaque fois vingt et un coups de canon pour quelque nouvelle victoire. […] Je n’étais pas encore devant l’église, que j’avais déjà relevé le collet de peau de renard du manteau, pour sauver mes oreilles. […] Joseph y va et trouve les rues et les églises encombrées de phalsbouriens et de paysans inquiets du sort de leurs pauvres enfants. […] C’est alors que je me rappelai ces pauvres femmes de Phalsbourg qui priaient dans l’église à la grande retraite de Russie, et que je compris ce qui se passait dans leur âme !