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1930. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

. — Un peu plus loin il ajoute : « Les deux orateurs, le comte de Manchester et sir Harbotle Grimstone, adressèrent au roi des discours à la fois pompeux et sincères, où respiraient également, à travers une éloquence un peu lourde, l’enthousiasme monarchique et l’attachement à la religion et aux libertés du pays. » Donnez-nous quelques lambeaux de leurs phrases. […] Ils s’abordaient avec un demi-sourire, empressés et pourtant graves, également habiles à se respecter et à louer autrui. […] Elle était également laide, vertueuse et sotte ; elle était un peu bossue, et avec cela un gousset fin qui se faisait suivre à la piste, même de loin.

1931. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Je veux dire que je ne suis facilement suggestionné, ni directement ni en sens inverse, et que ce qu’on me dit ne m’inspire guère ni l’envie de dire la même chose, ni la démangeaison de dire le contraire, ce qui est suggestion encore et peu différente, en somme, de l’autre, puisqu’elle vous met également sous la dépendance de celui qui vous parle. […] Bien au-dessous de la Comedia espagnole, il y a Corneille, qui est assez bon quand il l’imite, mais qui n’a pas d’universalité, « ne nous donne pas ce que nous trouvons dans Cervantès et abondamment dans Shakspeare, des caractères conformes à la nature immuable et, par cela même, également vrais et intéressants pour tous les temps ».

1932. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Pressé par le temps, Molière n’avait fait que deux actes de cette pièce commandée par le Roi ; le Roi voulut bien se contenter de ces deux actes et Molière n’avait pas, sans doute, pris assez de plaisir à écrire ces deux actes pour être d’humeur à terminer ; il n’était point du nombre de ces auteurs qu’il a raillés qui trouvent également bon tout ce qui est parti de leur main. […] Voltaire donne de cette défaveur relative une raison qui me paraît juste, qui est que dans les Femmes savantes Molière « attaquait un ridicule qui ne semble propre à réjouir ni le peuple ni la cour à qui ce ridicule paraissait être également étranger. » Il est certain qu’il n’y a de femmes savantes ni dans le peuple ni dans les classes supérieures, à quelque époque que l’on soit, et que c’est un travers de la petite bourgeoisie et un peu de la grande ; mais encore il faut observer peut-être que le peuple aime qu’on se moque des savants parce qu’on lui reproche son ignorance et que les gens des classes élevées ne laissent pas d’aimer cela aussi pour la même raison ou une raison très analogue, et les Femmes savantes plairont toujours à ceux qui n’ont point d’instruction, qui sont incapables d’en acquérir et qui se vengent par en médire. […] N’a-t-il pas ceux qui caressent également tout le monde, qui promènent leurs civilités à droite et à gauche, et courent à tous ceux qu’ils voient avec les mêmes embrassades et les mêmes protestations d’amitié… Va, va, Marquis, Molière aura toujours plus de sujets qu’il n’en voudra, et tout ce qu’il a touché jusqu’ici n’est rien que bagatelle au prix de ce qui reste. » Pour compléter cette énumération de projets, ajoutez, bien entendu, cette annonce, qu’il fait, non plus dans l’Impromptu de Versailles mais dans la Critique de l’École des femmes, dix ans d’avance, de la comédie des Femmes savantes, ou d’une partie très considérable des Femmes savantes : « La Cour a quelques ridicules, j’en demeure d’accord, et je suis, comme on voit, le premier à les fronder.

1933. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il faudrait dire qu’ils ont également des droits, ce qui est bien différent. […] IV Ainsi le duel de deux talents littéraires, de type adverse, incarnés dans une femme et dans un homme également beaux, glorieux et jeunes, voilà ce qui s’entrevoit, à y regarder sans parti pris, dans cette énigmatique liaison où chacun des amants n’eut d’autre tort que d’être lui-même. […] Le début de Jésus-Christ en Flandre offre un excellent exemple de ce procédé qui consiste à situer aussitôt le récit dans un domaine où la comparaison avec le quotidien de la vie n’est plus légitime : « avouons-le », dit-il, « cette histoire se ressent étrangement du vague, de l’incertitude, du merveilleux que les auteurs favoris des veillées flamandes se sont amusés maintes fois à répandre dans leurs gloses. … Le narrateur y croit… Seulement dans l’impossibilité de mettre en harmonie toutes les versions, voici le fait… » L’Elixir de longue vie commence également par une espèce de lettre au lecteur qui coupe court par avance à la discussion, grâce à une ruse analogue.

1934. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

« J’appellerais volontiers ces deux sectes deux machines électriques immenses et vraiment sans modèle (tournées par la grande roue sociale), avec des batteries de qualité opposée ; celle des porte-guenilles étant la négative, et celle du dandysme étant la positive ; l’une attirant à soi et absorbant heure par heure l’électricité positive de la nation (à savoir, l’argent) ; l’autre, également occupée à s’approprier la négative (à savoir, la faim, aussi puissante que l’autre).

1935. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

On a, à la première ligne, la double tradition de Voiture, l’italien, l’espagnol, où il était également versé.

1936. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Jugé de ce point de vue, son ouvrage a une haute portée ; il mérite une sérieuse analyse ; et le bruit qu’il a fait dans les salons et dans la presse, l’enthousiasme des dévots, la colère des sceptiques qu’il a également encourus, toute cette vogue, enfin, est parfaitement justifiée.

1937. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

— Comme Dieu également, j’y avais tous les titres… J’ai encore un autre rôle à l’Académie, celui de veiller, jalousement, à ce qu’aucun grand littérateur n’y pénètre. […] … Les chemins de fer, toutes les féeries de l’électricité, toutes les conquêtes de la vie moderne… utopies, également !

1938. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Il n’admet même pas qu’on puisse goûter également, aimer d’un aussi vif et sincère amour des formes d’art différentes ou opposées, l’architecture gothique et l’architecture grecque, la tragédie de Corneille et les Mystères. […] Il est également convenu entre romanciers que c’est pour être incapable de faire des romans qu’on tombe dans la critique ; en sorte que le signe qui caractérise tout critique et le mot qui le définit, c’est l’impuissance.

1939. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Si dans l’Église ou la magistrature quelques hommes s’occupaient également des lettres et des affaires, leur conduite ne se ressentait pas de cette double direction. […] Plus tard, lorsque le grand Arnauld vivait dans l’exil, son ami n’aurait pu empreindre les Provinciales de ce caractère de force et d’indépendance, qui se montre également dans la plaisanterie et dans le sarcasme sérieux, Molière, qui avait vécu dans la société de plusieurs de ces hommes, en garda quelque chose de mâle dans son talent, de profond dans ses observations et de plaisant dans sa manière.

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