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2615. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Tous les écrivains du temps se sont efforcés de découvrir les motifs d’une cruauté si contraire aux sentiments qu’Alphonse avait manifestés jusque-là pour le Tasse : les uns ont aggravé cette cruauté en prétendant que la démence du Tasse était une calomnie et un prétexte ; les autres l’ont attribuée à la découverte des amours du Tasse et de Léonora ; le plus grand nombre, à la crainte que le Tasse libre n’allât porter à quelque autre cour d’Italie la gloire de son génie et la dédicace de son poème.

2616. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Que la France se souvienne qu’elle a perdu en lui un grand écrivain, un grand homme de bien, mais surtout le plus galant homme du siècle.

2617. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

C’est pourtant une idée forte de la Revue, particulièrement de Wyzewa, qui sera reprise par des écrivains de la génération suivante comme André Suarès ou Romain Rolland.

2618. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

Parce que la bonne et savante madame Dacier adorait Homère, son modèle, plus qu’aucun autre traducteur ne l’a jamais adoré ; parce que l’amour est une révélation ; parce qu’enfin, sans s’inquiéter jamais de sa propre gloire d’écrivain, cette femme, forte de l’érudition antique, ne s’appliquait qu’à faire sentir, non littéralement, mais par analogies et par périphrases quelquefois ridicules, mais toujours sincères, la pensée ou le sentiment de son poète ; miroir souvent terni, mais miroir vivant, qui défigure parfois l’image, mais qui rend ce qu’il y a de plus intraduisible dans l’image : la ressemblance et la vie !

2619. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Dans le premier tiers il était représenté par un certain nombre d’écrivains, et c’étaient les Théophile de Viau et les Cyrano de Bergerac, nourris de Montaigne, mais plus audacieux que Montaigne ; nourris de Lucrèce, mais moins systématiques que lui et se plaisant dans la négation pure et simple ; qui, pour se plaire à eux-mêmes d’abord et pour plaire ensuite à quelques grands seigneurs licencieux, leurs protecteurs, faisaient comme marcher de pair le licencieux et l’incrédulité et flattaient ainsi deux passions basses assez répandues alors dans les hautes classes. […] La plupart au moins des idées chères au bourgeois français et des sentiments qui lui sont familiers forment l’esprit général du théâtre de Molière, et ici encore nous ne pouvons guère savoir si cet esprit général est son esprit à lui ou s’il se le donne pour plaire à son public et pour le servir selon son goût ; car, plus que tout écrivain, beaucoup plus, l’auteur dramatique a le public pour principal collaborateur et pour inspirateur essentiel ; mais encore l’esprit général du théâtre de Molière est bien celui-là. […] En résumé, car je néglige les d’Holbach, les Helvétius et autres disciples et hommes à la suite, le xviiie  siècle, à le considérer dans ses écrivains et dans ses directeurs d’esprit, a été, à divers titres, très antireligieux ; mais, comme j’en ai prévenu, on se tromperait à croire que l’esprit irréligieux, que même la répulsion à l’endroit du catholicisme aient été très répandus dans les masses. […] Buisson en vient à refuser le droit d’enseigner au prêtre séculier, au prêtre qui vit dans le monde, au prêtre mondain, et c’est la thèse nº 2, celle des écrivains qui étaient tout à l’heure les adversaires assez mordants de M. 

2620. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

L’incorruptibilité était son essence ; écrivain léger et trop indulgent pour lui-même en matière légère, mais au fond un honnête homme.

2621. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

» * * * — Dans ce moment-ci, chez les écrivains littéraires, c’est une recherche, une sélection, une chinoiserie de style, qui tendent à rendre l’écriture impossible.

2622. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Je voudrais, de tout mon cœur, vous satisfaire et ne plus me permettre aucune raillerie touchant les beaux principes et les incomparables écrivains que vous me vantez. […] Un préambule est nécessaire. — En effet, il ne s’agit pas, dans ce poème, d’une suite d’idées pareilles à celles que de fâcheuses habitudes d’esprit nous obligèrent d’admirer chez les grands écrivains de notre race.

2623. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Ce n’est aucunement là à mes yeux ni l’intérêt profond, ni le sujet de la pièce : matière bonne, sans doute, pour quelque dramatiste moderne, bonne pour un talent moyen, et bonne même, si l’on veut, pour un écrivain de génie ; mais non pas, je crois, suffisante pour un génie comme celui de Molière. […] Voilà qui est pour ravir l’auteur du Travail du style enseigné par les corrections des grands écrivains. […] Ils étaient des poètes élégiaques et lyriques qui avaient pour le théâtre ce goût, seulement, que tous les écrivains ont pour les succès retentissants. […] La petite amie du baron Hulot devenu écrivain public, Atala, y paraît une petite sainte, aimant Hulot comme un bon papa et parfaitement digne d’épouser le fils du fumiste d’en face.

2624. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Et il ajoute, à plusieurs reprises aussi, qu’il a assuré aux écrivains la paix et la liberté du travail, qu’il leur a rendu la sécurité du lendemain. […] Zola est heureuse même pour sa réputation d’écrivain. […] Et notez que Pierre Loti n’a pas plus la prétention d’être un écrivain que celle d’être un penseur et un philosophe.

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