/ 3846
39. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Gabriel Naudé »

(Campanella)  ; mais si la lettre que je lui écrivis il y a environ quinze jours ou trois semaines ne lui donne ouverture et occasion de travailler autrement, je ne pense pas qu’il soit bastant pour terminer le différend, car il ne m’écrit rien autre chose, sinon que le Père proteste de n’avoir rien dit à mon désavantage et qu’il veut mourir mon serviteur et ami, qui sont les caquets desquels il m’a repu jusqu’à cette heure, et desquels je ne puis en aucune façon demeurer satisfait ; et s’il ne m’écrit de sa propre main de s’être licencié légèrement ou par inadvertance de certaines paroles et imputations contre moi, lesquelles il voudroit n’être point dites, et proteste maintenant qu’elles ne me doivent ni peuvent préjudicier en aucune façon, je suis résolu, sous votre bon consentement néanmoins, de ne pas endurer une telle calomnie sans m’en ressentir. […] Je me résous d’autant plus volontiers que je ne voudrois pas, par ma rupture avec lui, vous engager à en faire autant de votre côté, comme il semble que vous m’écriviez de vouloir faire. […] Mais si ce que l’on m’écrit de Paris est véritable, j’espère qu’il en portera bientôt la peine, parce que l’on dit qu’il n’est plus caressé que de M.  […] Je mets de mes pensées où je puis, et à chaque édition nouvelle d’un ouvrage j’en profite comme d’un convoi qui part pour envoyer au public, à mes amis et même à mes ennemis (dussent-ils se servir de cette clé comme d’une arme, selon leur usage) quelques mots qu’il m’importe de dire sur moi-même et sur ce que j’écris. Voici une de ces remarques qui porte sur l’ensemble de mon œuvre critique : « J’ai beaucoup écrit, on écrira sur moi, on fera ma biographie, et les critiques chercheront à se rendre compte de mes ouvrages fort différents ; je veux leur épargner une partie de la peine et leur abréger la besogne, en expliquant ma vie littéraire telle que je l’ai entendue et pratiquée.

40. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Un jour, avec l’emphase propre aux Quinet, mari et femme, ce bon ménage en tout, même en amphigouri, elle dit : « Mon mari vient d’écrire, sous les obus, sa Victoire morale » (c’est un article de journal), comme si on écrivait autrement que sous les obus dans ce temps-là, quand on écrivait à Paris ! Au 2 janvier, elle écrit encore : « Edgar Quinet vient de lancer un second manifeste !  […] Un bas-bleu conjugal, ainsi que je l’écrivais au commencement de ce chapitre ; le bas-bleu conjugal comme on dit : la tulipe orageuse ! […] En digne époux, il a voulu se mettre sous la même couverture que sa femme ; il a écrit, pour la présenter et la patronner, à la tête du livre de Mme Quinet, une de ces préfaces qu’elle aurait eu aussi bien que lui le talent de penser et d’écrire comme ça. Seulement, si elle l’avait écrite, il y aurait une différence, la différence de l’amour !

41. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264

Elle vêcut & elle écrivit en femme galante. […] Il y a peu d’écrits de ce genre aussi compliqués. […] Ils sont en général bien faits, bien écrits ; mais le style, dit M. […] Il a voulu écrire pour son siécle & il a réussi. […] Ils sont écrits agréablement & avec l’aménité que le sujet demande.

42. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

quand les femmes écrivent, c’est comme quand elles parlent ! […] Elle n’a rien cru, ni ne s’est rien permis ; mais elle voulait écrire, mais elle était piquée de la démangeaison d’écrire, mais elle avait le prurit du livre, dont elles sont toutes malades, les femmes du xixe  siècle ! Et comme elle ne se sentait pas d’invention dans sa tête de femme, plus faible que puissante, elle a songé naturellement à écrire ce qu’elle voyait dans le milieu militaire où elle vivait par le fait de son mariage, et naturellement encore, elle a écrit les Ménages militaires… Voilà, probablement son histoire, dans sa simplicité ! Seulement, ou elle n’a pas écrit ce qu’elle voyait ou elle était trop myope pour voir. […] Elle a beaucoup écrit, on l’a beaucoup lue, et elle a beaucoup corrompu.

43. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XI »

Non seulement nous ne limitons point le style au pastiche adroit ; mais nous n’avons même pas fait du pastiche une méthode de l’art d’écrire. […] Ecrivez n’importe quoi, n’importe comment ! […] Ecrivez comme vous l’entendrez, au petit bonheur. […] On me blâmait d’enseigner l’art d’écrire en vingt leçons. […] Albalat, dit-il, est convaincu qu’on peut apprendre à écrire comme on apprend à compter !!! 

44. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M.  […] On en sait aujourd’hui sur son compte autant que sur celui de Chateaubriand, et par des témoignages écrits de sa main. […] Le savant éditeur et commentateur a trouvé moyen de nous rendre la plupart des écrits et de ne pas nous montrer l’homme. […] Laboulaye de nous avoir rendu plus facile la lecture d’écrits si anciens déjà et en partie oubliés. […] La nécessité d’écrire tous les jours me paraît, il est vrai, l’écueil du talent.

45. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

« Le roi, lui écrit-elle, a passé deux heures dans mon cabinet ; c’est l’homme le plus aimable de son royaume. […] Le 28 octobre, madame de Maintenon écrivait à madame de Saint-Géran. […] Madame de Coulanges m’écrit au retour de Saint Germain ; elle est toujours surprise de la sorte de faveur de madame de Maintenon. […] « Ayez pitié, lui écrivait-elle, de gens plus malheureux que coupables. […] Je n’ai pas eu le dessein d’écrire la vie entière de madame de Maintenon, et de la suivre dans son existence politique.

46. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Je viens d’écrire son titre. […] Elles sont d’une substance plus terrestre… La main qui les a écrites est plus brûlante, la tête aussi. […] le bas-bleu est bien loin de la femme qui a écrit, par exemple, comme moi je l’écrirais : « Les femmes doivent tout ignorer pour tout apprendre, et tout sentir pour tout deviner. » Le bas-bleu est bien loin quand elle écrit, comme moi aussi je l’écrirais encore : « Le génie et le talent ne sont pas à l’usage des femmes. […] dans lesquelles la femme qui les a écrites semble avoir eu à son service toutes les manières d’exprimer l’amour ? […] … » Elle a écrit « puérile », et c’est vrai !

47. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Elle vivait fort mal avec madame de Montespan, qui, par les lettres qu’elle écrivait au roi, réussissait toujours à regagner, non son cœur, mais sa faveur. […] Les écrits du temps la représentent belle et spirituelle. […] L’événement rend tout permis. » Le 28, elle écrit : « Jo est chez Madame tout comme elle était. […] Le 20 octobre, elle écrit cette nouvelle à sa fille, en disant : « Il n’y a plus de chagrin présentement. […] Alors elle cessa d’écrire à son frère sur tout autre sujet que l’ordre et l’économie d’une maison.

48. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Il fut écrit en 1854. […] L’art d’écrire, qui ne peut être que l’art d’écrire à la mode du jour, est trop changeant pour pouvoir être enseigné. […] que je voudrais avoir écrit cela !  […] Ainsi on écrirait en neuf, en onze, en douze, en quatorze, comme on écrit en ré, en fa, en sol, en si. […] Aurait-elle jamais été écrite ?

/ 3846