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1882. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Car l’Énormité, voilà l’écueil de Victor Hugo… L’écueil, pour les poètes comme pour les rois, vient de trop de puissance… Dans cette double pièce de vers intitulée Le Cheval qui commence et finit ce volume, d’une composition si peu surveillée qu’on y trouve une pièce qu’on dirait oubliée de La Légende des Siècles, — un Souvenirs des vieilles guerres ; dans cette pièce de vers où le poète, pour faire du neuf à bon marché, a démarqué le linge de Boileau (procédé peu fier pour le chef de l’école romantique) et appelé Pégase un cheval au lieu de l’appeler bravement cheval, Hugo, enchaîné à ce mot d’énorme comme le coupable à l’idée de son crime, adresse à Pégase ce vers singulier : Ta fonction, c’est d’être énorme !

1883. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Dans ce roman très travaillé, toutes les prétentions, tous les défauts, tous les vices, toutes les manies, et, je dirai plus, tous les tics de l’orde École à laquelle l’auteur appartient, sont poussés, par un homme qui ne manque pas de vigueur, jusqu’au dernier degré de l’aigu, de l’exaspéré, du systématique, de l’opiniâtre et du fou.

1884. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

De même, encore, le dominicain, dont le personnage est sacrifié à celui de Clara, et tombe dans le poncif du prêtre inventé par les romanciers de l’école Flaubert, et même Champfleury, que je défie bien, l’un et l’autre, en s’y adjoignant M. 

1885. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Son père, un brave yeoman, avait une ferme de quatre livres par an, où il employait une demi-douzaine d’hommes, avec trente vaches que trayait sa femme, lui-même bon soldat du roi, s’entretenant d’une armure pour lui et son cheval afin de paraître à l’armée selon les occurrences, enseignant à son fils à tirer de l’arc, lui donnant à boucler sa cuirasse, et trouvant au fond de sa bourse quelques vieux nobles pour l’envoyer à l’école et de là à l’Université. Le petit Latimer étudia âprement, prit ses grades, et resta longtemps bon catholique, ou, comme il disait, « dans les ténèbres et l’ombre de la mort. » Vers trente ans, ayant fréquenté Bilney le martyr, et surtout ayant connu le monde et pensé par lui-même, il commença « à flairer la parole de Dieu et à abandonner les docteurs d’école et les sottises de ce genre », bientôt à prêcher, et tout de suite à passer « pour un séditieux grandement incommode aux gens en place qui étaient injustes. » Car ce fut là d’abord le trait saillant de son éloquence ; il parlait aux gens de leurs devoirs, et en termes précis. […] Car c’est le trait marquant des hommes de cet âge et de cette école, de n’avoir point l’esprit nettoyé, aplani, cadastré, muni d’allées rectilignes, comme les écrivains de notre dix-septième siècle et comme les jardins de Versailles, mais plein et comblé de faits circonstanciés, de scènes complètes et dramatiques, de petits tableaux colorés, tous pêle-mêle et mal époussetés, en sorte que, perdu dans l’encombrement et la poussière, le spectateur moderne crie à la pédanterie et à la grossièreté.

1886. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Jamais d’épithètes ; il laisse sa pensée telle qu’elle est, l’estimant pour elle-même et pour elle seule, n’ayant besoin ni d’ornements, ni de préparation, ni d’allongements ; élevé au-dessus des procédés de métier, des conventions d’école, de la vanité de rimailleur, des difficultés de l’art, maître de son sujet et de lui-même. […] —  L’armée est la seule bonne école de toute la nation995.

1887. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Jeté dans les déserts de la Sibérie, il avait ; comme les anciens philosophes, ouvert une école sur la terre de l’exil. […] Lorsque je vous menais à l’école, vous n’étiez encore qu’en jaquette, si nous rencontrions un malheureux, vous me disiez: Marie, donne-lui mon déjeuner ; et quand je ne le voulais pas, vous vous fâchiez contre moi.

1888. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Aux sorties d’écoles, je fis la connaissance d’autres gamins, et l’idée me vint d’organiser une bande, dont je serai, naturellement, le chef. […] Ces jour-ci seulement, en retrouvant ces souvenirs, j’ai voulu me renseigner un peu sur l’histoire de ce Montrouge, que je croyais dénué d’histoire, et j’ai appris, avec un vif étonnement, que des Bénédictins, venus d’Italie, s’y étaient installés en 1827, et que, avant eux, pendant plus d’un siècle, les jésuites avaient eu là un des centres les plus importants de leur ordre et une école fameuse ; qu’ils étaient revenus, après l’expulsion, et avaient fondé un séminaire renommé, dont ils furent chassés, définitivement, en 1830. […] Pauline était en apprentissage pour devenir blanchisseuse ; Eugène, qui était mon frère de lait, était loin d’être grand et fort comme moi, il allait à l’école, et s’il montrait des dispositions, on avait l’idée d’en faire plus tard un mécanicien. […] Eugène est à l’école.

1889. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

André Chénier est né à Byzance ; Chateaubriand visite les savanes : s’il peut se saluer le père de l’école moderne, le rôdeur Jean-Jacques en est à certains égards le grand-père, et Bernardin de Saint-Pierre l’oncle, et un oncle revenu de l’Inde exprès pour cela.

1890. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

L’antiquité est mieux étudiée de nos jours en France, au sein des écoles, qu’elle ne l’était et vers la fin du xviiie  siècle et à aucun moment depuis ; le nombre fet grand des jeunes esprits qui à un talent suffisant d’écrire unissent beaucoup de savoir et d’érudition ; les thèses seules soutenues à la Faculté des lettres eraient foi de ce progrès continu, et attesteraient à les deugré le niveau monte.

1891. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Ils l’ont retirée du cabinet, du cénacle et de l’école pour l’introduire dans la société et dans la conversation.

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