/ 2313
2206. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Un jour madame de Montespan envoie à madame de Saint-Simon un brevet de dame d’honneur ; il ouvre la lettre, écrit « qu’à son âge il n’a pas pris une femme pour la cour, mais pour lui. — Ma mère y eut grand regret, mais il n’y parut jamais. » Je le crois ; on se taisait sous un pareil maître. — Il se faisait justice, impétueusement, impérieusement, lui-même, avec l’épée, comme sous Henri IV.

2207. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Quant à juvenis, il paroît signifier juvando ennis ; & cet ennis est un adjectif employé dans bi-ennis, tirennis, &c. pour signifier qui a des années : perennis paroît n’en être que le superlatif, tant par sa forme que par sa signification : ainsi juvenis veut dire juvando ennis, qui a assez d’années pour aider ; cela est d’autant plus probable, que juvenis est effectivement relatif au nombre des années ; & que tout homme parvenu à cet âge, est dans l’obligation réelle de mériter par ses propres services les secours qu’il tire de la société. […] Quelques noms seront d’un genre par la raison du sexe, d’autres à cause de leur terminaison, un grand nombre par pur caprice ; & ce dernier principe de détermination se manifeste assez par la diversité des genres attribués à un même nom dans les divers âges de la même langue, & souvent dans le même âge. […] Cette influence du concours des circonstances est frappante, si l’on prend des termes de comparaison très-éloignés, ou par les lieux, ou par les tems, comme de l’orient à l’occident, ou du regne de Charlemagne à celui de Louis le bien-aimé : elle le sera moins, si les points sont plus voisins, comme d’Italie en France, ou du siecle de François I. à celui de Louis XIV : en un mot plus les termes comparés se rapprocheront, plus les différences paroîtront diminuer ; mais elles ne seront jamais totalement anéanties : elles demeureront encore sensibles entre deux nations contiguës, entre deux provinces limitrophes, entre deux villes voisines, entre deux quartiers d’une même ville, entre deux familles d’un même quartier : il y a plus, le même homme varie ses façons de parler d’âge en âge, de jour en jour.

2208. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Une affiche force tous les hommes, quelque âge qu’ils aient, à marcher contre les Versaillais, et l’on parle avec terreur, à Auteuil, de la chasse, qui va être faite dans les maisons, aux réfractaires. […] Je vois aujourd’hui une femme, qui n’est pas du peuple, qui a un âge vénérable, une bourgeoise mûre enfin, je la vois donner, sans provocation, un soufflet à un homme qui se permettait de lui dire : « de laisser en paix les Versaillais. » On crie un nouveau journal de M. de Girardin : La Réunion libérale. […] la dernière personne aimante de ma famille, la femme à la jeunesse, à la vieillesse mêlées à mon enfance, à mon âge mûr, va-t-elle mourir ; et le dernier refuge ami et familial, où j’aimais à entendre parler, rabâcher de ma mère, de mon père, de mon frère, va-t-il devenir vide ?

2209. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

« Elle dormait de ce sommeil d’absolue confiance propre à son âge.

2210. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Dès le plus jeune âge son influence s’exerce.

2211. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Glasenapp rencontre Wagner en 1876, lors du premier festival de Bayreuth et lui présente le premier volume de sa biographie, qu’il avait commencé à rédiger à l’âge de seize ans.

2212. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Paris se compose de vingt ou trente mille personnes désireuses d’entendre Lohengrin, d’un million neuf cent mille indifférents qui se moquent de Wagner et de ses œuvres, et de soixante-dix mille habitants de tout âge, imaginations ardentes, cœurs inflammables, cerveaux affolés, que dix bons meneurs soutenus par beaucoup de braillards conduisent où ils veulent.

2213. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Elle retrace enfin avec des souvenirs bien personnels et vécus — l’expression est acceptée aujourd’hui — des sentiments qui ont le mérite de représenter rigoureusement, à la scène, les sentiments humains et contradictoires de deux hommes d’âge différent, confondus et mêlés dans une même existence.

2214. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1882 » pp. 174-231

Et tous trois, devant un carton de vues de Paris du xviiie  siècle, nous passons ensemble les dernières heures de la journée : la petite femme, toute triste de la cataracte venue à un de ses yeux, et qui la tient dans la terreur de perdre la vue, Nittis encore tout endolori de sa fluxion de poitrine, moi souffrant et soucieux de les quitter, et de ne pas savoir, ainsi qu’il arrive à mon âge, si je les reverrai encore, ces tendres amis.

2215. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Soyez jeune, soyez dans la force de l’âge, soyez dans le déclin de vos années, vous n’avez pas une chance de plus ou de moins pour être oublié par la mort.

/ 2313