/ 1443
1422. (1885) L’Art romantique

Ferrari, le subtil et savant auteur de l’Histoire de la raison d’État. […] Les hommes les plus distingués de l’Etat prenaient à ces solennités une part directe comme poètes ou directeurs ; ils paraissaient comme les prêtres aux yeux de la population assemblée de la cité et du pays, et cette population était remplie d’une si haute attente de la sublimité des œuvres qui allaient être représentées devant elle, que les poèmes les plus profonds, ceux d’un Eschyle et d’un Sophocle, pouvaient être proposés au peuple et assurés d’être parfaitement entendus. » Ce goût absolu, despotique, d’un idéal dramatique, où tout, depuis une déclamation notée et soulignée par la musique avec tant de soin qu’il est impossible au chanteur de s’en écarter en aucune syllabe, véritable arabesque de sons dessinée par la passion, jusqu’aux soins les plus minutieux, relatifs aux décors et à la mise en scène, où tous les détails, dis-je, doivent sans cesse concourir à une totalité d’effet, a fait la destinée de Wagner.

1423. (1887) George Sand

mais pour des amis ou des clients politiques, menacés ou frappes après le coup d’État, de réclamer pour qu’on les laisse en France ou qu’on les rappelle de l’exil, et auprès de qui ?

1424. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

Faguet, Politiques et moralistes au xixe  siècle, Paris, 1891 ; — Henry Michel, L’Idée de l’État, Paris, 1895.

1425. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Pour gagner quelque chose de bon, il nous faut sacrifier quelque chose de notre luxe, il faut que nous pensions davantage à autrui, davantage à l’État, au bien public.

1426. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Cet esprit mène la toute dernière guerre de réaction contre l’esprit de lumière qui, du siècle dernier, a soufflé sur celui-ci, comme aussi contre la pensée ultra-nationale de la rêverie subversive française et contre la sécheresse anglo-américaine au regard de la transformation de l’État et de la société.

1427. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

La canne monarchique demeure horizontale pour interdire l’entrée des domaines d’État aux gens de lettres, d’ailleurs traités avec bienveillance et délicatesse. […] Il parut retourner le mot de Malherbe en professant que l’État et tout ce qui n’est point l’art importe aussi peu que le jeu de quilles.

1428. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Peu curieux, d’ailleurs, de pénétrer les secrets et les mystères de l’État, désireux même de ne pas y voir trop à fond, ce qui eût pu refroidir ses sympathies naturelles pour l’autorité, il n’a eu à nous livrer ni explications ni révélations posthumes.

1429. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

L’artiste demande avant tout, pour travailler et produire, la liberté : il l’a sous un gouvernement démocratique, il ne l’a pas toujours ailleurs, et le despotisme de l’État ou les entraves des castes ont certainement privé l’humanité d’une partie de ses grands hommes. — L’artiste a besoin aussi d’une demi-indépendance par rapport aux nécessités de la vie ; en d’autres termes, il lui faut ce morceau de pain quotidien que Berlioz allait manger, en l’assaisonnant de raisins secs, au pied de la statue de Henri IV : l’artiste pourra d’autant mieux rencontrer ce pain de chaque jour, que les conditions sociales seront moins inégales et que tout travailleur pourra compter sur un salaire.

1430. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Sérafin Balduque n’était point de ceux qui cachent leur vie : à dix-sept ans, il était entré au service de l’État, grâce à l’influence d’un gros personnage.

1431. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

La carrière qu’il ouvrit agrandira l’épopée, si c’est Minerve qui l’anime : oui, c’est la prudence ; ce sont les lois que doivent faire aimer les belles compositions soutenues par de beaux vers : oui, que désormais notre Calliope, dédaigneuse de la renommée des homicides, consacre les conquêtes des lumières, plus constantes que les conquêtes des armes ; qu’elle fasse reluire ces lumières du temps qui n’ont cessé de marcher insensiblement à travers les plus effroyables obstacles, au but des vœux toujours exprimés dans les États généraux de la France, et par l’Assemblée constituante, dont la tribune eut tant de splendeur !

/ 1443