L’État vaut ce que valent les citoyens.
Et avec cela, il est conseiller d’État !
Car une partie de ma félicité dépend de la présence de la parenté de ma femme. » « Le joueur de viole, le hardi Swemel, parla : « Quand cette fête aura-t-elle lieu dans vos États ?
., et ce sera ainsi pour tout roman, mettant à nu les canailleries d’un corps, car tous les corps de l’État appartiennent à un ministère.
Gabriele d’Annunzio, mais il n’apparaît pas d’après la Légende Dorée que l’empereur Dioclétien ait eu pour son chef de cohorte plus que l’affection due à un très loyal serviteur. « Ingrat, dit-il ; je t’ai appelé dans mon palais et toi tu as travaillé contre moi et les Dieux. » Et Sébastien : « Pour toi et pour l’Etat romain, j’ai toujours prié Dieu qui est dans le Ciel. » Alors il le fit attacher à un poteau au milieu du Champ de Mars, etc. […] rarement… — ce n’est jamais qu’à leur amour, qu’à leur puissance, qu’à une raison matérielle, raison des sens ou bien raison d’Etat ; je n’en excepte à peine qu’Andromaque : mais autour d’elle, quelle solitude glacée !
Mais, si l’on se range à l’avis du vieux Prospéro, si l’on cesse d’être chrétien ou politique, de se soucier de Dieu ou de l’État ; si l’on cesse, comme l’abbesse de Jouarre et son compère, de croire soit au péché de la chair, soit à sa malfaisante (ce n’est qu’une hypothèse où je vous prie d’entrer un moment), on ne pourra s’empêcher d’admirer tout ce que M. […] Quatre pelés et un tondu bâillent dans les hautes salles et sous les péristyles somptueux des lycées « nouveau modèle », et chaque élève de Janson de Sailly ou de Lakanal revient aussi cher à l’État que trois députés (on a fait le calcul). — Vous me direz qu’un potache se contente d’être inutile, au lieu qu’un représentant du peuple… — Je saisis la force de ce raisonnement ; mais je crois tout de même que l’État pourrait soutenir l’enseignement secondaire aussi inutilement et à meilleur compte.
Si don Salluste a été jugé par Marie de Neubourg digne de présider le cabinet de Madrid, c’est, pour elle du moins, un habile homme d’État ; la femme peut voir avec indignation, avec mépris, les dérèglements de don Salluste, mais la reine doit pardonner au premier ministre, car, dans la pensée de la reine, l’intérêt de l’Espagne passe avant les plaintes d’une fille déshonorée. […] Il a dévoré son patrimoine en quelques années ; puis, sans prévoir dans quel lit il dormirait, à qu’elle table il irait s’asseoir, il s’est mis à rêver la gloire d’Homère et de Charles-Quint, à construire des projets de poète et d’homme d’État. […] Don Salluste lui ordonne de plaire à la reine, et il se résigne à cette tâche comme pourrait le faire un espion payé pour découvrir un secret d’État.
Bonaparte disait à Arnault : « Les intérêts des nations, les passions appliquées à un but politique, le développement du projet de l’homme d’Etat, les révolutions qui changent la face des empires, voilà la matière tragique. […] Il y aurait à dire, par exemple, que le public n’est pas composé de grands ambitieux qui veulent se tailler un empire sur une des côtes de la planète : qu’il n’est pas composé de théoriciens politiques qui, sans la moindre ambition, du reste, prennent plaisir au jeu des projets et succès ou échecs de l’homme d’État ; qu’il n’est pas composé d’historiens, qui sans ambition et sans goût pour la politique, aiment à voir les passions humaines se dérouler sur le vaste théâtre des nations ; mais qu’il est composé d’hommes et de femmes qui ont tous été amoureux et jaloux et qui ont tous cru que l’amour était toute la vie et tous senti que la jalousie était affreuse comme la mort. — Il faut retenir ceci cependant du feuilleton dramatique du grand empereur que le choix du grand sujet, du beau sujet, est le premier devoir du dramatiste et qu’il faut bien se garder de croire qu’en art dramatique il en soit comme en peinture et que le sujet ne soit rien du tout.
De là provient, à la suite du renouvellement du spinosisme et du panthéisme en nos jours, ce profond abaissement de la morale ; de là ce plat réalisme qui a conduit à en faire un manuel de la vie régulière dans l’État et dans la famille, et à placer dans un philistinisme parfait, méthodique, tout occupé de ses jouissances et de son bien-être, la fin dernière de l’existence humaine. » Le quatrième livre du Monde comme volonté et comme représentation est plein de semblables passages, dont la signification n’est pas douteuse, et que nous recommandons aux lecteurs, comme aussi les Appendices qui le complètent ou qui l’éclaircissent… Mais il semble malheureusement que, pour parler chez nous de Schopenhauer, on ait en général commencé par négliger de le lire ; à moins encore que l’on n’en ait lu précisément que ce que l’on pouvait se passer d’en lire, pour n’en point lire ce qui contient l’expression de sa véritable pensée : la Théorie de la négation du vouloir vivre, par exemple ; ou l’Ordre de la Grâce ; ou son Épiphilosophie. […] C’est qu’on doit faire ce que l’on fait, le faire de son mieux, s’y mettre tout entier, sans se soucier des mauvais plaisants ; et que, sous ce rapport, pas plus qu’il n’est permis à un militaire de taxer d’oiseuses les questions de tactique et de stratégie, ou à un homme d’État les questions de politique et d’économie, il ne l’est à un homme de lettres de se piquer d’être « supérieur » aux questions d’art et de littérature. […] Plus ces peuples étaient libres, plus il était nécessaire d’y établir par de bonnes raisons les règles des mœurs et celles de la société… Il y eut des extravagants qui prirent le nom de philosophes, mais ceux qui étaient suivis étaient ceux qui enseignaient à sacrifier l’intérêt particulier et même la vie au salut de l’État… » « Pourquoi parler des philosophes ?
Derôme, de nous représenter un Pascal précepteur de Louis XIV ou de Monsieur, encore moins un Pascal conseiller d’État ou ministre ; mais accordons cependant que Pascal a donné aux choses de la politique une attention plus active, plus constante, plus passionnée qu’on ne le croit généralement. […] Toutes les conditions, — depuis le cuisinier du grand seigneur négligent jusqu’au ministre d’Etat qui soutient l’édifice de la monarchie, — au lieu de défiler tour à tour sous les yeux du lecteur, lui sont proposées ici toutes à la fois en spectacle et en divertissement. […] Non, mon ami, tous les hommes aiment à s’approprier le bien d’autrui ; c’est un sentiment général, la manière seule de le faire en est différente… Les conquérants, par exemple, s’emparent des États de leurs voisins.