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417. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

voici un livre de vers qu’une femme seule pouvait écrire, un livre dont la sensualité est vraiment féminine. […] Nous trouvons cependant dans ces parfums une excitation à la volupté : c’est que les fleurs sont vraiment des bouches voluptueuses, qui attendent des baisers. […] Vraiment, ce sont là jeux de petites filles très pures et même très pieuses : elles croient à l’amour et s’entrebaisent avec une respectueuse adoration. […] La nature n’est vraiment pour elle qu’une hallucination : Le soir est pur comme une vierge qui s’endort. […] Et lorsque, selon son expression, elle veut « prendre dans un élan le monde à bras le corps », elle appuie vraiment sa chair de femme contre lui, et se laisse posséder par la vie comme par un amant.

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