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819. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

De même pour les quelques pièces lyriques qui s’ajoutent aux sonnets : on en distingue au moins deux ou trois, celle de l’Immortalité des Poètes ; une autre à Madame Marguerite, sur le conseil d’écrire en sa langue ; une autre encore, intitulée : Les Conditions du vrai Poète. […] Dans Les Conditions du vrai Poète, il continue de mettre sa poétique en vers ; il paraphrase Horace pour le Quem tu Melpomene semel…  ; il combine divers endroits du lyrique romain, sentant qu’il ne peut les égaler. […] Ce séjour de quelques années à Rome, fécond en mécomptes et en ennuis, lui fut bon en un sens et lui suggéra ses meilleurs vers : ils lui furent inspirés par un sentiment vrai, par le regret de la patrie. […] Il prend à témoin de ces mille tracas dont il est assailli un autre Français exilé, Panjas : il a, à cette occasion, des sonnets qui sont de vrais tableaux de genre, et qui rappellent à leur manière les Satires de l’Arioste : Panjas, veux-tu savoir quels sont mes passe-temps ? […] Du Bellay savait sa Rome contemporaine, et il nous la traduit au vrai.

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