Le président Jeannin, qui prévoyait qu’on n’aboutirait point par cette voie, fit en juin un voyage en France, dans lequel il se fixa avec Henri IV sur la conduite à tenir ; il avait amené le roi à son idée de conclure une longue trêve au lieu d’une paix, et de retour en Hollande, trouvant le projet de paix rompu, il y substitua heureusement et à temps sa proposition moyenne pour laquelle, avec un peu d’effort de son côté, tout le monde bientôt s’accorda. Le président avait quitté Paris le 31 juillet : « Plusieurs jeunes gentilshommes français, dit L’Estoile, l’ont accompagné par curiosité dans ce voyage. » La négociation de la paix rompit sur la prétention finale que démasqua le roi d’Espagne d’obliger par traité les Provinces-Unies à rétablir chez elles l’exercice public et libre de la religion catholique. […] [NdA] Et puisqu’il est question de ces relations à demi amicales de Jeannin et de Sully, je citerai encore ce passage d’une lettre du président au cardinal Du Perron, écrite avant le voyage de Hollande : Notre Cour est ce qu’elle était à votre départ ; votre ami (Sully) y tient le haut bout, et surmonte tout le reste en autorité et crédit.