Il pria le président Jeannin, comme sien ami et comme agréé de plus par le roi, de l’accompagner dans le voyage qu’il avait à faire à Paris où l’appelaient tous les siens : « Il s’y achemina dès lors, raconte le président, avec environ deux cents chevaux et mille ou douze cents hommes de pied, toujours en intention de se mettre en sûreté et à couvert par un traité ; mais ses troupes, qui étaient petites d’entrée, grossirent par les chemins. » Il apprenait en même temps que de tous côtés dans le royaume, au bruit de l’attentat de Blois, des levées et des mouvements se faisaient en sa faveur ; la pensée de soumission s’affaiblit alors et fit place, dès qu’il y eut jour, au désir naturel de la vengeance. […] En faisant ce voyage, le président avait quelque espoir d’éclairer le roi d’Espagne sur la disposition des esprits en France, de le dissuader peut-être d’un dessein impraticable, et, s’il n’y pouvait réussir, il avait du moins de quoi fixer avec certitude le duc de Mayenne sur le danger de se livrer à un tel allié et sur la nécessité de se pourvoir ailleurs. […] Puis, ayant fait cet acte de bon citoyen, il s’embarqua avec le duc de Savoie lui-même pour le voyage d’Espagne.