N’aurait-il pas eu pour leur conseil ces écrivains réformateurs, ces historiens de gazette, ces ennuyeux et froids avortons de Machiavel, de Pufendorfq et de Gibbon, qui, satisfaits d’avoir compilé et translaté des volumes d’annales, s’érigent en Tite-Live et en Salluste ; ces prosateurs qui, dédaignant toute rivalité avec les poètes, les nomment des faiseurs de chansons, et les regardent avec mépris du haut de leur érudition tout hérissée de citations celtiques et romaines ? […] Qu’il mette à côté du docteur ignorant, fat et babillard, un médecin discret, instruit, actif, qui devance le jour au milieu des hôpitaux, où son assiduité lit les secrets de son art au visage des malades, qui ne compose pas des volumes formés de compilations, qui laisse pour seule théorie curative de bons mémoires sur les résultats de sa pratique laborieuse, et qui cherche son plus noble salaire dans les bénédictions des familles où son zèle lui acquiert de vrais amis : le ridicule ne s’adresse qu’au charlatanisme des empiriques, et n’attaque plus la médecine conservatrice des savants de nos jours.