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27. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Pour qui veut conjecturer ce passé ineffable, ne vaudrait-il pas mieux recourir à l’hymne que Milton fait chanter dans le paradis, et qui semble la reconnaissance du premier homme saluant son créateur avec la voix et dans l’idiome qu’il en a reçus ? […] C’étaient leurs annales, leurs prières publiques, la voix de leur peuple et de leurs prêtres. […] Comme les hymnes hébraïques, et sans que cette ressemblance fût une imitation, les odes de Pindare étaient accompagnées de voix et d’instruments. […] On conçoit que la pompe lyrique et musicale, que la mise en scène, ne fussent pas les mêmes pour l’annonce d’une victoire lointaine, apportée d’Olympie au roi de Syracuse, dans le luxe de sa cour, ou pour le jeune athlète qu’au sortir de la lice une fête civique accueillait à la voix du poëte. […] Toujours ma voix vers Dieu, afin qu’il m’entende.

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