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1165. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

À onze heures, Sarah Bernhardt accoudée sur le marbre de la cheminée du grand salon, lit nonchalamment, avec sa voix d’or, à travers une face-à-main, l’Hommage à Edmond de Goncourt de Robert de Montesquiou : Les paons blancs réveillés par la Faustin qui rêve, Glissent en notre esprit avec moins de douceurs Que la grâce de vos héroïnes sans trêve, Maître : Marthe, Renée, et Manette et leurs sœurs, ……………………………………………………… Les paons blancs évoqués par la Faustin qui songe. […] À dîner, conversation sur le bonheur, que tous les convives déclarent d’une voix unanime, ne pas exister, et Zola, qui là-dessus, est plus affirmatif que nous tous, tombe, le soir, dans une tristesse noire, qui le fait muet. […] Un ami, qui était là, part à sa place… Mais voici le curieux : le vent nous pousse juste sur la Varenne, et là un calme nous y arrête… Nous étions à huit cents mètres… j’entends une voix, qui m’appelle par mon nom… nous étions juste au-dessus du jardin de l’abbé… nous ne le voyons pas, mais nous voyons très bien sa maison… Un moment l’idée de descendre et de le reprendre, mon ami en ayant assez… mais le vent revient… Le lendemain, nous étions à cinq heures à Spa. […] ces deux inspirations mal mariées, et donnant à notre premier livre, le caractère d’une œuvre à deux voix, à deux plumes.

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