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34. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Devant l’acte vivant, sa crainte et sa frayeur se traduisent par une fuite toujours plus éperdue en lui-même. […] Sa marche saccadée, tantôt rapide, tantôt incertaine, le conduit indirectement vers vous par un chemin qu’assurément nul être vivant sur ce globe n’eut instinctivement suivi. […] Tout simplement, parce que l’exercice de l’énergie virile a transformé le rêve illusoire en réalité vivante. […] On m’objectera que ceux-là ne furent pas seulement des intellectuels et des métaphysiciens ; mais c’est justement parce qu’ils furent à la fois, et dans une harmonie supérieure, des penseurs et des artistes, qu’ils sont une preuve vivante de ce que je soutiens, à savoir que la génialité plonge ses racines dans la sensualité, loin d’en être l’ennemie. […] La pensée auparavant isolée, s’est comme renouvelée dans ce bain de chair ; elle en ressort, plus vigoureuse, plus vivante et plus féconde, en écrivant ceci, mon souvenir se reporte involontairement à un petit poème de M.

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