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960. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Mancel, bibliothécaire de la ville de Caen, — à laquelle La Bruyère pourrait bien appartenir un peu, si la charge qu’il y avait, comme trésorier de France, n’eût pas été pour lui la moins exigeante des sinécures, — préparait un nouvelle édition de ce livre des Caractères, dont l’auteur dépensa à Paris, comme observateur et moraliste, le temps qu’il devait peut-être strictement, mais moins utilement, à la basse Normandie, et, bon homme, M.  […] Chatel lorsqu’il dit : « Le séjour de La Bruyère en Normandie dut être de bien courte durée, et pourtant il lui parut assez long pour exciter sa mauvaise humeur, au point de le faire manquer à la politesse et au bon goût, lui qui avait, avec un vif sentiment des convenances, le secret de ces deux qualités essentielles à l’homme de lettres : « La ville dégoûte de la province », écrit-il… « Les provinciaux et les sots sont toujours prêts « à se fâcher. » La Bruyère était dans son droit quand il faisait ses observations de moraliste, et c’est vraiment trop de susceptibilité que de venir défendre la province, uniquement parce que soi-même on l’habite.

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