Les gens de la ville, employés, ouvriers, petits rentiers et bourgeois, sont plus friands encore de cette littérature, et elle agit davantage sur eux, à cause de la souplesse et de la vivacité plus grande de l’esprit citadin. […] Dans ce même domaine de la musique, oserait-on soutenir que le goût des chefs-d’œuvre ne s’est pas répandu, de nos jours, parmi le peuple de Paris et de quelques grandes villes, comme il est depuis longtemps populaire en Belgique, en Allemagne et ailleurs ? […] Je suis sûr que les artistes qui vivaient au moyen âge, Dante quand il écrivait sa Divine Comédie, les auteurs de nos poèmes nationaux et de ceux des nations voisines, les bâtisseurs d’églises, d’hôtels de ville, de maisons corporatives, les sculpteurs, les peintres, les musiciens, avaient présente à l’esprit cette idée fraternelle, et dédiaient en secret leur œuvre à tout le peuple chrétien. […] Après avoir contemplé, pendant trois jours, les fêtes données dans la ville en l’honneur d’un prince d’Occident, ils jetaient devant eux, en regagnant le désert, le salut à la vie insouciante et nomade.