Une baigneuse nue, à la campagne, lui rend l’impression de lignes qu’en telle ville (Bruges peut-être ou quelque coin de Paris) lui donnèrent, le long de l’eau, un quai fusant de pierre et la gracilité d’un cygne. […] Le temps se matérialise dans cette vapeur molle, brumeuse, couleur encens qui flotte autour d’une ville du Nord, un beau jour d’été, et que semblent exhaler les pierres qui s’en dévêtent. […] Aux concerts il se plaît à noter des correspondances : « Le piano scintille, le violon donne aux libres déchirées la lumière134. » « Une conscience partielle de l’éblouissement se propage, au hasard de la tenue de ville usitée dans les auditions d’après-midi : pose, comme le bruit déjà de cymbales tombé, au filigrane d’or de minuscules capotes, miroite en le jais ; mainte aigrette luit divinatoire. […] La ville semble un rêve aux lueurs de ma torche crierait Hugo avec son Colosse de Rhodes. […] Celle de Londres : « Son brouillard monumental, il ne faudra le séparer de la ville, en esprit ; pas plus que la lumière et le vent ne le roulent et le lèvent des assises de matériaux bruts jusque par-dessus les édifices, sauf pour le laisser retomber closement, superbement, immensément ; la vapeur semble, liquéfiée, couler peu loin avec la Tamise158. » Celle de l’orgue : « L’orgue, relégué aux portes, il exprime le dehors, un balbutiement de ténèbres énorme, ou leur exclusion du refuge, avant de s’y déverser extasiées et pacifiées, l’approfondissant ainsi de l’univers entier et causant aux hôtes une plénitude de fierté et de sécurité159. » Celle-ci d’Hérodiade : J’aime l’horreur d’être vierge et je veux Vivre parmi l’effroi que me font mes cheveux Inviolé, sentir en la chair inutile Pour, le soir, retirée en ma couche, reptile Toi qui te meurs, toi qui brûles de chasteté, Le froid scintillement de ta pâle clarté, Nuit blanche de glaçons et de neige cruelle !