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371. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

» Elle n’en était pas moins enthousiaste pour cela. « Voltaire et l’Empereur se disputaient le cœur de Mme de Coigny. » Ajoutez qu’elle était devenue dévote, et combinez le tout comme vous le pourrez : il en résultait, quoi qu’il en soit, un très agréable composé, une vieille de grand air, vive, spirituelle, pas du tout ennuyée ni ennuyeuse. […] On en a un reflet très vif dans le journal de la jeune fille. […] Mme de Coigny s’occupait avec intérêt de la jeune fille douce, vive et voltigeante qui s’épanouissait sous ses yeux : « Mme de Coigny me donne des leçons de prononciation, de ponctuation, et me recommande de faire des notes sur tout ce que je lis, et d’écrire tous les jours ce que je pense : c’est une façon de savoir si on est bête. » Mais ce conseil que donnait Mme de Coigny à Mlle Newton ne fut complet et ne put être suivi dans sa perfection que lorsque M.  […] Dans la société, dans la haute société surtout, qui a ses habitudes impérieuses et ses exigences, beaucoup de choses se sont envolées des âmes, la sincérité, la candeur, la joie, l’imagination, le sentiment vif de la vérité : Mme de Tracy avait gardé en elle quelque chose de ces trésors.

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