Elle fut dévorée par l’ennui, avec tout ce qui, en elle et hors d’elle, dans son être et dans sa société, aurait dû rendre cet ennui impossible, et malgré tous les efforts que cet esprit ravissant, si fin et si souple, ne cessa de faire, toute sa vie, pour y échapper ! […] Elle appartenait à la première société du monde, sur laquelle elle régna sans être jamais détrônée, dans sa jeunesse par l’esprit et par la beauté, dans la vieillesse par l’esprit redoublé et multiplié de toutes les expériences de la vie et même du malheur de sa cécité. […] des mots comme Pascal en laisserait tomber de son âme sombre : « L’ennui, c’est l’hydre de la vie. […] Eh bien, son seul dieu, le monde, auquel elle donna sa vie, croyez-vous qu’elle le respectât et qu’elle ne lui fût pas athée comme à l’autre Dieu ? […] … « Je me sens devenir bête », s’écrie-t-elle dans les lettres de la fin de sa vie.