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627. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Lui qui, dit-on, préférait systématiquement les vaincus aux vainqueurs dans l’Histoire, il devait écrire cette vie de René d’Anjou. […] Est-ce ce caractère de malheur complet et immérité qui a déterminé Lecoy à écrire cette vie, qui n’est pas, après tout, un de ces grands sujets tentants pour un historien moderne, s’il n’a pas, comme Thierry, l’imagination sentimentale et mélancolique… Certes ! […] L’histoire même fut, à ce René d’Anjou, plus dure que la vie… Dans sa vie et dans la vie de son temps, il eut au moins la place de son action. […] De bouillant devenu pacifique, il rapporta, comme une consolation, de ses guerres de Sicile, un goût plus vif pour les lettres et les arts qu’il avait cultivés toute sa vie, au milieu de la politique et des armes. […] La vie, le ressort, l’intensité, la suggestivité surtout, si importante, si nécessaire en histoire, il ne les a point.

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