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13. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

Chez les abeilles, chez les fourmis, la vie sociale paraît l’emporter sur la vie individuelle. […] Mais, d’une manière générale, l’harmonie de la vie individuelle et de la vie sociale paraît à peu près faite chez l’animal. […] La systématisation de sa vie personnelle et de sa vie sociale en compagnie de l’homme n’a pas pu s’accomplir si parfaitement que tout trouble en ait disparu. […] Si tous les autres hommes mouraient, la vie me serait difficile, impossible peut-être, mais si je sacrifie ma vie à un autre, cet autre continuera de vivre quand je ne serai plus, et déjà, en vivant près de moi, il me prend une partie de ma vie. […] Et si j’ai, pour fixer les idées, rapproché la vie individuelle et la vie sociale, on entrevoit, je pense, combien celle-ci est plus claire, plus nette, plus visible en ses détails, et comment c’est elle surtout qui peut éclairer la vie physiologique et la vie mentale et nous les faire comprendre.

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