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326. (1772) Éloge de Racine pp. -

Corneille, dominé par son génie, et n’empruntant aux anciens que les préceptes de l’art sans prendre leur manière pour modèle, fit de la tragédie une école d’héroïsme et de vertu. […] Quel homme que Burrhus qui ne prononce pas une seule sentence sur la vertu, mais qui lui prête un langage assez touchant, pour en faire sentir tous les charmes même à Néron ! […] Les unes, tenant de plus près à la nature, et réveillant en nous ces premiers sentimens qu’elle nous a donnés, ont un effet aussi infaillible qu’universel, parce qu’il dépend ou de cette pitié naturelle placée dans le coeur humain pour l’adoucir et le rendre meilleur, ou bien de ce sentiment de grandeur, qui l’élève à ses propres yeux, et le soumet par l’admiration au pouvoir de la vertu. […] Ainsi le talent et la vertu troublèrent sa vie et en avancèrent les derniers momens. Tel est souvent l’effet de l’un et de l’autre ; et cependant qui pourrait se résoudre à ne pas aimer le talent et la vertu !

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