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924. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Marvejols m’entretenait de Blaquière, l’auteur de Thérésa, le librettiste de la Femme à barbe, le noctambule par excellence, et qu’il voyait, un matin, surgir dans sa chambre, s’asseoir sur le pied de son lit, et lui dire d’une voix, où il y avait encore l’enrouement de l’ivresse : « Il vient de m’arriver une chose bien étrange, cette nuit… on m’a mené à un poste, que je ne connaissais pas !  […] Il me parle aussi de l’espèce de vacillement, que le bromure apporte à sa mémoire, le forçant, dit-il, de se raccrocher à des jambages de souvenirs ; et à ce propos, il émet une observation curieuse, il affirme que la lutte de Flaubert avec les mots, a dû venir de la masse énorme de bromure qu’il avait absorbée. […] À ce moment, arrivent les sénateurs qui viennent de voter l’expulsion des princes, l’air assez penaud, et comme honteux de cette expulsion. […] Vendredi 24 décembre Je lisais dans Lorédan Larchey, que Goncourt doit venir de Gundcurtis, un vieux mot germain qui signifiait, combattant, guerrier.

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