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920. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

Son ami Boccace venait de Florence le visiter ; Boccace n’osait pas lui lire son Décaméron, recueil de contes charmants, mais légers, dont il avait amusé et scandalisé l’Italie pendant sa jeunesse. […] À peine arrivé, je trouvai plusieurs de nos compatriotes qui se disputaient à qui serait mon hôte en votre absence, et surtout notre Donat, qui fut fâché parce que je donnais la préférence à François Allegri, avec qui j’étais venu de Florence. […] Le navigateur qui viendra de l’Océan chargé de richesses, naviguant sur la mer Adriatique, se prosternera aussitôt qu’il découvrira les monts Euganées. […] Ses vers, sobres d’images, mais neufs d’expressions, sortent en petit nombre, non de sa plume, mais de son cœur, comme des palpitations cadencées de ce cœur qui se répercutent sur sa page ; la musique de ces sonnets ressemble aux majestueux et graves murmures de la grotte de Vaucluse, qui viennent de l’abîme, qui sonnent creux, qui remplissent l’âme, qui la troublent et qui l’apaisent comme des échos souterrains des mystères de Dieu.

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