Un homme qui s’exprime comme il vient de le faire n’est point versatile ; il est né ministériel, et, s’il se trouve un moment jeté dans l’opposition, ce n’est qu’à son corps défendant, Cette place de lord du Conseil de commerce à laquelle Gibbon aspirait, il l’obtint et la conserva trois ans (1779-1782) avec un traitement annuel de sept cent cinquante livres sterling ; mais le Conseil de commerce ayant été supprimé, Gibbon, qui se trouvait gêné dans ses revenus, songea à sortir de la vie publique pour laquelle il était si peu fait, à recouvrer son indépendance, et à se retirer en Suisse pour y achever son Histoire. […] Il apprit, au printemps de 1793, que la femme de son ami lord Sheffield venait de mourir ; il n’hésita pas à voler vers lui, à se mettre en route pour l’Angleterre par l’Allemagne, et à faire ce voyage depuis quelque temps différé, que les circonstances présentes et la guerre engagée rendaient alors plus difficile. […] Byron écrivait d’Ouchy, près de Lausanne, au libraire Murray, le 27 juin 1816 : J’ai été retenu ici par le gros temps, comme je m’en revenais à Diodati (près Genève) d’un voyage en bateau autour du lac, et je joins à cette lettre, pour vous, une petite branche de l’acacia de Gibbon, et quelques feuilles de rose cueillies dans son jardin que je viens de voir, ainsi qu’une partie de la maison.