Voltaire venait de mourir à Paris (30 mai), et la foule des petits auteurs, ennemis de La Harpe, n’attendait qu’une occasion pour tomber sur le disciple que la protection du maître ne couvrait plus. […] Le gouvernement, afin d’éviter les querelles indécentes, avait désiré que les journaux gardassent le silence sur Voltaire, lorsque, cinq semaines environ après sa mort, La Harpe, rendant compte dans le Mercure (5 juillet 1778) des pièces que venait de jouer la Comédie-Française, Tancrède et Bajazet, se permit quelques observations sur cette dernière tragédie, regardée généralement, disait-il, comme l’une des plus faibles de Racine. […] Sept ans sont écoulés : nous sommes au Lycée qui vient de s’ouvrir en 1786, au coin de la rue Saint-Honoré et de la rue de Valois, là même où est aujourd’hui (ô vicissitudes des choses humaines !)