Nous venons de l’indiquer. […] Une dernière coïncidence, de celles que l’on ne peut prévoir, et qui font, pour cette raison même, l’attrait changeant et toujours nouveau de l’histoire, allait sauver ce principe des conséquences abusives qu’on en eût pu tirer en d’autres temps : Mazarin venait de mourir ; Anne d’Autriche allait bientôt le suivre dans la tombe ; et Louis XIV venait d’inaugurer par trois ou quatre coups d’éclat son gouvernement personnel. […] Le moment est venu de nous émanciper de cette servitude. […] Le disciple de Descartes [Cf. son Éloge, par Fontenelle] ; — et que la philosophie de Malebranche est un essai de conciliation du christianisme et du cartésianisme. — Confiance démesurée de Malebranche dans le pouvoir de la raison, — et dans sa capacité d’expliquer « naturellement » l’inexplicable. — Son optimisme ; — et que, s’il lui vient de Descartes en droite ligne, — il n’en est pas pour cela plus conforme à la conception chrétienne de la vie. — L’idée de la Providence dans la philosophie de Malebranche ; — et qu’à peine diffère-t-elle de l’idée que s’en formaient les stoïciens de l’antiquité. — Que toutes ces théories tendaient à établir la suffisance de la « religion naturelle » ; — et qu’en effet, contre son gré sans doute, l’influence de Malebranche a produit ce résultat.