/ 3553
622. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

On peut même dire que pour un grand nombre d’esprits, et de bons esprits, la question d’authenticité ou de non-authenticité qui a été soulevée pour une partie de ces lettres n’est plus douteuse et qu’elle a été tranchée par les derniers travaux venus d’Allemagne, ainsi que par les critiques français qui s’en sont faits chez nous les introducteurs et dont quelques-uns y ont ajouté. […] Aujourd’hui, M. d’Arneth, directeur des Archives de Vienne et qui, à ce titre, tient le bon bout, en publiant une deuxième édition, augmentée, des Lettres de l’impératrice Marie-Thérèse et de Marie-Antoinette, vient ajouter de nouveaux éléments et fournir de nouvelles armes dans le débat. […] Les grandeurs véritables de Marie-Antoinette ne lui viendront que plus tard sous le coup de l’adversité. […] L’observateur, qui paraît être un politique, se préoccupe de l’avenir et essaye de le prévoir : « Malgré l’extrême légèreté de la reine, son goût pour l’amusement et son très-grand éloignement pour toute application, il viendra néanmoins un temps où elle s’ennuiera de sa dissipation actuelle, et vraisemblablement l’ambition s’éveillera en même temps. […] Après la poésie, la rhétorique, à son tour, serait venue s’en mêler ; après l’âge du chant, si l’on avait voulu absolument des écrits, on n’eut certes pas été embarrassé d’en fournir : un rhéteur habile aurait fait des lettres de la reine, comme il y en a de tant d’autres personnages illustres.

/ 3553