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3286. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Le naturalisme y coule à pleins bords, si cette conviction le remplit que tous les maux de l’humanité ne viennent que de ne pas suivre d’assez près, et assez fidèlement, la nature. […] Car, d’où vient l’intérêt que nous prenons à tous ces personnages, et quelle en est au vrai la nature ? […] Ou bien, et inversement, ayant d’abord observé sur lui-même les effets de la douleur ou de la passion, voici qu’en feuilletant son Plutarque ou son Tacite, il s’y reconnaît ; et ce qu’il vient d’apercevoir et de noter en lui, il s’étonne et il est heureux de voir que Cicéron, par exemple, ou Agricola l’ont éprouvé comme lui. […] — Mais Pascal l’a sûrement beaucoup pratiqué ; — et à ce propos que les annotateurs de Pascal ont trop oublié Charron. — On sait comme il est facile et difficile à la fois de passer de Montaigne à Pascal ; — mais c’est vraiment Charron qui fait entre eux le pont. — Il n’a pas cru d’ailleurs qu’il pût être mauvais à la religion d’en fonder l’empire sur les bases de la raison ; — c’est ce qu’il a loyalement essayé de faire ; — et ainsi ses contradictions ne viennent que de ce qu’il n’a pas saisi la portée de quelques-unes de ses assertions. […] Satire x] : Ses nonchalances sont ses plus grands artifices ; — le manque d’invention et d’idées. — D’où vient sa réputation ?

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