Croyait-il de bonne foi que le public, dix ans avant la révolution, eût plus de goût, plus de sensibilité, plus de connaissance des véritables beautés tragiques, que du temps de Corneille, de Racine, de Crébillon et de Voltaire ? […] La véritable vertu est ridicule sur la scène. […] Ces observations n’ont point pour objet de décrier un ouvrage qui a de véritables beautés, mais de montrer combien de fautes entraînent la précipitation et la négligence. […] La fable qui sert de cadre à ce trait sublime est un véritable roman ; mais ce roman fait pleurer, c’est son excuse. […] Ces traits et une foule d’autres, répandus çà et là par une main habile, préparent le spectateur au dénouement, quelque étrange qu’il soit ; c’est toujours dans les cœurs honnêtes et vertueux que le véritable amour s’établit le plus aisément et règne avec le plus d’empire : le véritable amour est une abnégation de soi-même ; c’est l’antipode de l’égoïsme.