Rien n’est plus caractéristique à cet égard que les lois, ou plutôt l’absence de lois (que les usages remplacent) qui réglementent le commerce des lettres privées. […] Car enfin l’assimilation d’une lettre missive à un ouvrage littéraire prêterait à discussion. « Qui donne qui lève, le Diable le bacelle », dit un proverbe de mon Languedoc à l’usage des écoliers. […] Il y a les usages journalistiques, dont bénéficie le public qu’intéresse la littérature ou ses alentours… Mais le seul souci des droits de la Critique m’obligerait à répondre : non, à votre première question et deux fois non, à la seconde. […] Une loi qui limiterait l’usage que nous faisons des lettres qu’on nous écrit serait insupportable. […] Les familles, qui, elles, vivent plutôt dans des rez-de-chaussée sur cour, ne peuvent jamais se faire à ces usages.