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1818. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Voici qu’enfin on emploie le verre pour les fenêtres ; les murs nus sont tendus de tapisseries où les visiteurs contemplent avec bonheur et étonnement des herbes, des animaux, des figures ; on commence à faire usage des poêles, et l’on éprouve le plaisir inconnu d’avoir chaud. […] Jugez de son style par un seul exemple : « Comme l’eau, dit-il, soit qu’elle vienne de la rosée du ciel, soit qu’elle sorte des sources de la terre, se disperse et se perd dans le sol, à moins qu’elle ne soit rassemblée dans quelque réceptacle où par son union elle peut se conserver et s’entretenir, d’où il est arrivé que l’industrie de l’homme a construit et disposé des bassins, des conduits, des citernes et des étangs que l’on s’est accoutumé à parer et à embellir pour la magnificence et l’apparat, comme pour l’usage et la nécessité ; ainsi la science, soit qu’elle descende de l’inspiration divine, soit qu’elle jaillisse de l’observation humaine, périrait bientôt et s’évanouirait dans l’oubli, si elle n’était point conservée dans des livres, dans des traditions, dans des assemblées, dans des endroits disposés comme les universités, les écoles et les colléges, pour sa réception et son entretien354. » C’est de cette façon qu’il pense, par des symboles, non par des analyses ; au lieu d’expliquer son idée, il la transpose et la traduit, et il la traduit entière, jusque dans ses moindres parcelles, enfermant tout dans la majesté d’une période grandiose ou dans la brièveté d’une sentence frappante.

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