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640. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Mais tout en écrivant ces romans avec un procédé littéraire de pointillement dans le détail que je trouve inférieur, et qu’ils avaient pris dans le genre d’étude qu’ils avaient fait du xviiie  siècle, ils perdirent peu à peu le sentiment moral qui se révoltait souvent en eux contre le siècle même qu’ils aimaient tant, et dont ils n’avaient entrepris de faire l’histoire que parce qu’ils l’aimaient. […] On l’y trouverait peut-être, mais en germe. On l’y trouverait, indécis et charmant comme tout ce qui commence, — comme on retrouve un joli enfant dans le vilain homme que ce pauvre enfant est devenu. Mais, sûrement, mais, au moins, ce qu’on n’y trouverait pas c’est l’insouciance de la chose morale, c’est l’impassibilité devant les faits qu’on décrit et qui ne sourcille ni devant leur hideur, ni devant leur abjection ! […] Ils l’ont trouvée dans les correspondances secrètes, les papiers intimes, les mémoires, les recueils de scandale ou de mode, les journaux, les comédies, les vaudevilles, les chansons, dans toutes les plus futiles publications d’une époque passionnée et futile.

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