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2104. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Gibbon, à son retour d’Italie en octobre 1765, avait repassé par Paris : il y avait trouvé Mme Necker récemment mariée et qui l’avait bien accueilli ; mais ce fut en 1777, après la publication de son premier volume, qu’il fit chez nous son séjour le plus prolongé et le plus agréable : il ne tint qu’à lui d’y être à la mode, comme David Hume quelque temps auparavant l’avait été. […] Il fit durant les six mois qu’il resta à Paris une conquête plus difficile que ne l’était celle de Mme Necker : il acquit la bienveillance de Mme Du Deffand, si susceptible en fait d’ennui, et qui trouva sa conversation « charmante et facile ». […] Je trouve l’auteur assez aimable, mais il a, si je ne me trompe, une grande ambition de célébrité ; il brigue à force ouverte la faveur de tous nos beaux esprits, et il me paraît qu’il se trompe souvent aux jugements qu’il en porte. […] On trouve dans la Vie de Fox une anecdote assez piquante et des vers satiriques sur la versatilité de Gibbon, sur sa chute et sa décadence parlementaires. […] Vous trouverez dans sa Vie une mention honorable de cet acacia, sous lequel il se promena la nuit même où il termina son Histoire.

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