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2004. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

On dit toujours que tout le monde est brave ; et vous ne sauriez imaginer, quand ce vient au fait et au prendre, le peu que l’on trouve de certains courages qui veulent bien marcher à la tète de tout. […] Villars, en se montrant toujours très-jaloux de livrer une bataille rangée, dont il crut même avoir trouvé l’occasion dans les plaines de Lens, n’eut pas ordre de l’engager et n’en fut peut-être pas très-fâché au fond : il prit sa revanche, selon sa coutume, en tentant de petites actions. […] On n’a rien trouve dans les papiers de la Guerre qui fasse connaître positivement quel fut le motif d’un changement aussi subit ; mais, d’après tout ce qui se lit dans les lettres du roi et des maréchaux de Villars et de Montesquiou, il n’y a nul doute que ce fut celui-ci qui détermina le premier. […] Moi qui ne pouvais approuver ce retard, je voulus persister dans mon attaque, voyant que le temps pressait ; sur quoi M. de Contades me sollicita si vivement d’amitié de ne point attaquer sans parler à M. le maréchal de Villars, qui n’était pas éloigné, m’assurant que j’étais un homme perdu si l’attaque ne réussissait pas, que j’y consentis et fus le trouver à cinq cents pas. […] La version de Montesquiou, qui n’est pas d’un très bon camarade, courut Versailles et y trouva des échos.

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