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785. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

J’aurai pu me tromper. Je me serai certainement plus d’une fois trompé, car nul d’entre nous n’est à l’abri de l’erreur, surtout en des matières où le goût personnel tient une telle place et représente un élément déformateur propre à celui qui écrit. […] Le clavier de leurs sensations sans doute n’a qu’une faible étendue, mais elles gagnent en intensité, en profondeur, ce qui leur manque pour la diversité, et surtout leur sincérité s’affirme d’un accent qui ne trompe pas. […] Quand ils furent mariés l’un et l’autre, pour que leur femme ne s’y pût tromper — ce qui aurait eu plus de conséquence — chacun portait une cravate de couleur déterminée. […] Pour une fois ils ne se trompaient pas d’adresse et leur trait portait juste—juste, entendons-nous bien, par l’importance du point visé, car Mme Marcelle Tinayre est sans conteste, par la qualité et la formation du talent, la plus vigoureuse, la plus virile des plumes féminines qui se sont révélées dans ces dernières années.

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