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668. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

À l’époque où je suis venu au monde surtout, les vestiges et les traditions du régime féodal volontaire, vestiges encore mal effacés entre les châteaux et les chaumières, rappelaient à s’y tromper les mœurs et les habitudes de cette féodalité primitive et rurale qui existait du temps d’Homère dans Ithaque et sur le continent grec des bords de la mer Adriatique. […] Elles se sont trompées de génie. […] Ulysse, revenu dans Ithaque, est transformé en vieillard et en mendiant par la Sagesse, pour tromper les yeux des prétendants. — « Peindriez-vous autrement aujourd’hui, mes enfants, le vieux bûcheron du village de Clemencey, qui vient tous les samedis appuyer son bâton derrière la porte de la cuisine et déposer sa besace à deux poches sur le banc, pour que le cuisinier Joseph la remplisse des croûtes du pain de la semaine, des os du jambon et de la bouteille du vin qui soutiennent sa pauvre vie et qu’il porte à sa femme plus infirme que lui ?  […] s’écrie Ulysse prêt à se trahir. — Ne me trompez pas, dit Eumée, je hais à l’égal des portes de l’enfer l’homme qui pense d’une façon et qui parle de l’autre ! 

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